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Godly Play : une méthode ludique pour les enfants

Dans la paroisse réformée de Delémont, catéchisme rime avec Godly Play, une méthode qui place l’enfant au centre. Diacre jeunesse, Annick Monnot s’est formée à cette pédagogie invitant les jeune participants à explorer et questionner les récits bibliques et leur foi.

Par Nathalie Ogi

Ici, on ne « transmet » pas une leçon toute faite ; on invite l’enfant à explorer.

Devant la porte, les enfants du cycle 1 patientent ce mercredi après-midi avant de pouvoir entrer dans la pièce dédiée au catéchisme. Mardy, la portière, salue chacun d’eux avant de les faire entrer un à un dans la salle. A l’intérieur, Annick Monnot accueille à son tour les jeunes catéchumènes, en les invitant à prendre place sur des coussins dans le cercle de cette petite communauté. Une fois tout le monde installé, l’animatrice entame la narration de l’histoire, qui se déroule aujourd’hui sur un tapis de sable, accompagné de figurines. 

Une manière différente

Inspirée de l’approche Montessori et portée par une vision œcuménique, la méthode Godly Play propose une manière différente de partager la foi chrétienne. « Ici, on ne « transmet » pas une leçon toute faite ; on invite l’enfant à explorer, questionner et découvrir par lui-même ce que les récits bibliques éveillent en lui », explique la diacre jeunesse qui s’est formée à cette pédagogie dès son apparition en Suisse en 2013.

L’enfant au centre 

Rien n’est improvisé dans cette méthode. Chaque séance suit une trame précise : les mots sont choisis, les gestes répétés, le déroulement soigneusement consigné. L’animatrice devient ainsi un guide attentif. Par exemple, pour raconter l’histoire de la grande famille — qui relie Abraham jusqu’à nous aujourd’hui — il lui suffit de quatre figurines et de deux bouts de laine. 

Godly Play part du principe que l’enfant possède déjà une spiritualité propre, une sensibilité qu’il s’agit d’accueillir et de nourrir. Il est considéré comme un « enfant théologien », capable d’intuition, de questionnement. Le rôle de l’adulte est d’accompagner ce mouvement intérieur, de recueillir ses réactions et ses mots, sans jugement ni correction. 

Ecoute active

La méthode privilégie les questions ouvertes et l’écoute active, souligne Annick Monnot. On ne distingue pas le « vrai » du « faux » ; on accueille ce que l’enfant comprend, pressent ou imagine. Il arrive également que le récit ne suscite guère de réflexion auprès des petits participants. Ceux-ci entrent ensuite dans un « temps de réponse » personnel et créatif, lors duquel certains se réunissent pour jouer une histoire dans le sable.

Le rôle de l’adulte est d’accompagner ce mouvement intérieur, de recueillir les réactions et les mots de l'enfant, sans jugement ni correction.

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Le déroulement d’une séance : un cadre bien défini

Une rencontre Godly Play suit cinq étapes clairement définies : l’accueil des enfants, le récit, les questions et le temps de réponse, où l’enfant fait ce dont il a envie et besoin en réponse à la narration biblique. Vient ensuite le festin qui voit deux enfants servir une boisson et un biscuit à leurs camarades, après une prière. Enfin, la bénédiction clôt la rencontre de manière douce et rituelle. L’objectif n’est pas seulement d’apprendre, mais de vivre quelque chose. Les enfants découvrent du sens — ou parfois choisissent de savourer le plaisir de l’histoire et du jeu. Car GodlyPlay, littéralement, signifie « jouer avec Dieu ».  « Il est important que les enfants s’amusent et prennent du plaisir à ce moment », relève Annick Monnot.

Une histoire née aux Etats-Unis

Créée dans les années 1970 aux États-Unis par Jérôme Berryman, un pasteur, théologien et pédagogue qui a notamment travaillé dans des hôpitaux auprès d’enfants malades, la méthode a plus de quarante ans d’existence et s’est largement diffusée à travers le monde. En Suisse romande, elle est utilisée depuis près d’une décennie et a trouvé un ancrage solide notamment à Genève, où elle s’est développée dès 2013. Dans la paroisse réformée de Delémont, les protestants ont commencé à l'utiliser pour leur catéchèse il y a deux ans.  

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