Fin de vie: oser en parler
Méconnus au sein de la population, les soins palliatifs souffrent d’une mauvaise réputation. Ils visent à soulager les souffrances physiques, psychiques, sociales et spirituelles des patients et de leur famille. Ils permettent ainsi d’adoucir la fin de vie et de lui donner un sens.
« Dans notre société, on parle souvent de la naissance, mais on évoque très peu la fin de vie. »
Il est important de se préparer à sa finitude
La pandémie a montré l’importance d’évoquer les questions de la fin de vie en famille et de signer des directives anticipées : que faire si je tombe malade ? Quels soins médicaux je souhaite ? Lesquels je refuse ? « Des problèmes risquent de se poser rapidement en matière de santé publique si la population refuse de s’impliquer davantage, en faisant par exemple preuve de solidarité dans son voisinage», souligne le professeur Steffen Eychmüller, co-directeur du centre bernois de soins palliatifs à l’hôpital de l’Île, à Berne. Il pourrait en effet devenir difficile de continuer à déléguer aux professionnels de la santé ces derniers moments de l’existence. Avec le manque de personnel soignant et le vieillissement croissant de la population, comment notre société pourra-t-elle assurer une fin de vie digne aux malades incurables?, s’interroge le professeur.
A noter que les professionnels de la santé saluent l’arrivée de cours comme les « Derniers secours ». Dispensés depuis quelques années, notamment par les Eglises réformées Berne – Jura - Soleure, cette formation d’une journée gratuite et accessible à toutes et à tous permet de sensibiliser la population sur les thèmes de la mort, de l’anticipation et de la prise de décisions, de l’apaisement de la souffrance et de la manière de faire ses adieux.
Les Églises peuvent s’enorgueillir d’une longue tradition en matière de fin de vie, d’adieux et de gestion du deuil.
Accompagnement spirituel
L’un des plus grands défis de la fin de vie concerne la détresse spirituelle, psychologique ou existentielles des patient.e.s, souvent difficiles à prendre en charge. C’est ici que le rôle des psychologues, mais aussi des aumôniers spirituels prend toute sa place. Les équipes font régulièrement appel à ces professionnels de l’Église pour accompagner les malades. Dans son travail, la collaboration avec le personnel soignant est une obligation absolue : elle crée la confiance et ouvre des portes.
« Dans le secteur de la santé, l’accompagnement spirituel fait aujourd’hui partie intégrante du traitement global des patients et de leurs proches», confirme le pasteur Reto Beutler, qui intervient comme aumônier à l’hôpital de Bienne et qui est aussi responsable de l’Espace conseil Vivre et mourir des Eglises réformes Berne-Jura-Soleure. L'association promeut le dialogue sur les questions touchant à la fin de vie et la mort.
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