Cette année, nous célébrons le 175^e anniversaire de notre Constitution fédérale. Au cours des siècles, la Constitution a subi divers amendements. La dernière révision totale est entrée en vigueur le 1^er janvier 2000. Mais le préambule, lui, a résisté aux années: « Au nom de Dieu Tout-Puissant!» Or, désormais, certains milieux politiques remettent en question cette ligne introductive, parce que l’on voudrait s’adresser aussi aux communautés religieuses non chrétiennes.

Le préambule de la Constitution fédérale énonce des valeurs importantes pour notre pays qui servent à placer la vie en société sous une autorité supérieure. Nos représentations morales découlent entre autres de la Bible et forment un socle de valeurs commun. Pourquoi ce socle ne pourrait-il pas être chrétien? Le fonctionnement de l’Etat en Suisse, première démocratie en Europe, a pu s’appuyer sur les valeurs chrétiennes.

Bien sûr, l’Eglise et l’Etat sont séparés en Suisse; néanmoins, le préambule de la Constitution fédérale correspond non seulement à l’image de nous-mêmes, celle que nous renvoyons à l’intérieur ainsi qu’à l’extérieur, mais aussi au canon de valeurs qui peut servir de référence à tout un chacun, en tant que citoyenne et citoyen. Ce texte froisse-t-il vraiment les membres d’autres religions? Ces personnes ne font-elles pas au contraire partie intégrante de notre population, elles qui ont délibérément choisi notre pays et qui savent que notre tradition est imprégnée par le christianisme occidental?

Je suis satisfaite de ce préambule qui, en ouverture de la Constitution fédérale, garantit à toute personne, dans ce pays, de vivre en sécurité et en solidarité avec les autres.

Annette Geissbühler