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Dossier —– ENSEMBLE 2016/5

position, sont suivies par les hommes seuls; les

demandes émanant de familles entières ou de

groupes sont nettement plus rares. Les conflits liés

au couple et au quotidien constituent le motif de

consultation le plus fréquemment invoqué: dans

la plupart des cas, le stress, les soucis financiers,

la maladie ou un sentiment d’infériorité chez l’un

des partenaires sont incriminés même si d’autres

événements, tels une séparation, un départ ou le

débriefing d’un décès, peuvent aussi pousser à

consulter.

Parmi les nombreux couples venus à cause de

conflits conjugaux, il y a Nina et Peter: ils ont tous

F

Les offices de consultation conjugale et

familiale sont au service des personnes qui

traversent des crises relationnelles de tous

ordres, de la rupture au conflit. L’Eglise joue un

rôle préventif en essayant de trouver des solu-

tions.

Par Adrian Hauser

– «A l’époque de leur rencontre,

elle était sa princesse, et lui, son preux chevalier.

Elle était encore très jeune au moment de leur ma-

riage et de l’arrivée des enfants: elle avait quitté

la maison de ses parents pour emménager direc-

tement chez lui et avait aussitôt endossé son rôle

de mère.

Aujourd’hui, elle a 35 ans et lui, il en a 42. Ils

disent qu’ils se connaissent par cœur, qu’ils vivent

presque en symbiose mais que pourtant, ils se sont

éloignés. Elle, elle est attirée vers le monde exté-

rieur: maintenant que les enfants sont plus grands,

elle veut revenir dans la vie active, entreprendre,

rencontrer des gens. Lui, c’est le contraire, il est

attiré vers son chez-lui: après des années intenses

professionnellement, il aspire à plus de calme.

Au fil des entretiens, ils constatent que ce qu’ils

disent n’est pas seulement lié à la crise conjugale

qu’ils traversent, mais aussi à des parcours de vie

différents. Après quelque temps, elle commence

à se distancier et va même provisoirement prendre

son propre appartement. C’est précisément cet

éloignement qui les aide à se rapprocher.

Ils découvrent qu’il reste bel et bien encore des

choses qu’ils ne savent pas l’un sur l’autre, des

choses qu’ils aimeraient découvrir. Désormais, ils

tentent de retrouver ce sentiment de curiosité et

de s’ouvrir davantage l’un à l’autre.»

«Il ne faut surtout pas trop attendre»

Ce couple n’est qu’un cas parmi tous ceux qui ont

défilé en 2014 dans les offices de consultation

conjugale et familiale des Eglises réformées

Berne-Jura-Soleure actifs dans la partie suisse alé-

manique du canton de Berne. Pour s’en convaincre,

il suffit de consulter les rapports d’activité des neuf

offices répartis sur tout le territoire ecclésiastique

– Bienne, Langenthal, Berne, Berthoud, Langnau,

Walkringen, Thoune, Interlaken et Zweisimmen

– des offices cofinancés par le canton de Berne,

l’Union synodale, des dons et des prestations

propres des organes ecclésiaux responsables. Mou-

tier a également son espace de consultation, lié au

Centre social protestant et en partie financé par

les Eglises Berne-Jura-Soleure. Dans tous les cas,

les utilisatrices et utilisateurs sont invités à parti-

ciper aux frais à hauteur de leurs moyens.

Quelque 8500 entretiens ont lieu chaque année

dans les neuf bureaux suisses alémaniques. D’après

les statistiques, ils sont sollicités en majorité par

des couples; les femmes seules, en deuxième

©Michael Stahl