ENSEMBLE Nr. 4 - Dezember 2015 - page 7

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ENSEMBLE 2015/4 —– Dossier
la grève générale, bloquant ainsi les routes pen-
dant quatre jours. Outre le fait de devoir payer
plus, les habitants de Cochabamba craignaient
que les sources d’eau destinées à l’agriculture,
principalement des puits forés par des coopéra-
tives de paysans, soient également taxées. Après
plusieurs mois de troubles civils, qui ont fait une
centaine de blessés et un mort, les protestations
ont cessé lorsque le gouvernement a consenti à
révoquer le contrat passé avec le consortium et à
rendre la gestion du service de l’eau à la munici-
palité.
Risque d’exode rural
Pour les professionnels de la sécurité et de la
gestion des risques en matière de ressources en
eau, le problème majeur se pose dans les régions
du monde qui ne bénéficient pas de quantité suf-
fisante d’eau pour irriguer les cultures agricoles.
Au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie
centrale, il arrive fréquemment que des groupes
d’hommes au chômage se voient contraint de quit-
ter la campagne pour la ville lorsque l’irrigation
des terres devient impossible. Cette migration est
susceptible de créer une instabilité politique qui,
lorsqu’elle est transfrontalière, peut également
générer des tensions entre Etats. Dans les années
soixante, l’Inde a construit à Farraka un barrage
qui détournait du Bangladesh une partie des eaux
du Gange afin de débarrasser de sa vase le port de
Calcutta, à quelque 160 kilomètres au sud. La ré-
duction du débit a limité les quantités des eaux
superficielles et souterraines au Bangladesh, en-
travé la navigation, accru la salinité, dégradé les
pêcheries et menacé l’approvisionnement en eau
et la santé publique, poussant certains citoyens à
migrer. Ironie du sort, surtout vers l’Inde.
Entre 1990 et 2015, la pro-
portion de la population
mondiale utilisant une source
d’eau potable améliorée
est passée de 76% à 91 %.
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