ENSEMBLE Nr. / N° 73 - April / Avril 2024

13 ENSEMBLE 2024/73 —– Dossier TRAVAIL DE JEUNESSE Partager de belles expériences et la foi Se baigner dans l’Emme, jouer à cache-cache dans la forêt ou bricoler ensemble: telles sont les activités que Tobias Senn, moniteur U.C.S. (Unions chrétiennes suisses), entreprend les samedis avec les enfants. Dans les moments plus calmes, le groupe découvre aussi des histoires bibliques. Par Markus Dütschler Quatre jeunes sont avachis sur le canapé de la maison unioniste à Hasle-Rüegsau; ils disent des bêtises, échangent des idées et plaisantent. Cette séance informelle sert de préparation, comme chez les scouts. La confortable maison en bois rappelle elle aussi un chalet de scouts. Des toiles de tente vert militaire sont déployées sur les chaises. Elles ont récemment servi à l’assemblage d’une tente, ont pris l’eau et sont entre-temps de nouveau sèches. C’est aussi quelque chose que l’on connaît des scouts. Avec des apports de la Bible Mais il y a une différence. Au début de la séance, il aurait dû en fait y avoir un moment de recueillement. Mais, par erreur, aucun nom ne figurait à l’ordre du jour, raison pour laquelle personne ne prononce aujourd’hui de méditation. Les quatre jeunes hommes concoctent, pour le samedi suivant, un programme pour les cadets. Construire une tyrolienne? «On aurait dû l’envisager bien plus tôt», dit l’un d’entre eux, rien que pour se procurer une corde et pour des raisons de sécurité. Une course de relais avec un quiz? Cachecache dans les bois? Ça marche toujours. En été, les enfants sont attirés par l’Emme, qui ne se trouve qu’à un jet de pierres. Les cadets s’y baignent souvent, car plusieurs responsables ont le brevet de sauvetage. Ou quelque chose de fou? «On pourrait sprayer complètement ce vieux garage qui sera de toute façon démoli bientôt», propose un jeune moniteur. Un autre fait craquer avec enthousiasme les os de sa main. «Oui, avec des costumes d’aliens, déguisés en gang.» Le groupe des cadets est une offre de l’Eglise; c’est pourquoi la Bible et des contenus religieux en font partie. Car l’U.C.S. est une union chrétienne qui fait partie des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens. Un partage biblique a toujours lieu le samedi, relève Tobias Senn, un des jeunes moniteurs. Cela ne pose pas de difficultés. «La plupart des enfants proviennent de familles chrétiennes.» Les unionistes ne sont ni intrusifs, ni fermés d’esprit, dit-il. «J’ai envie de transmettre aux enfants quelque chose pour la vie: de belles expériences F et la foi.» Le principal, c’est que les enfants aient un «programme cool». Participation Musulmans et Réfugiés Pendant un certain temps, des enfants musulmans originaires d’Afrique du Nord ont aussi participé aux cadets et s’y sont bien sentis. «Nous n’excluons personne, tout le monde est bienvenu.» Des personnes réfugiées provenant d’Ukraine sont aussi venues, malgré le peu de connaissances linguistiques, et se sont senties accueillies. D’autres groupes des cadets se sentent plus proches des Eglises libres, dit Tobias, alors que le groupe local est plus proche de l’Eglise nationale. Tobias ne sait pas s’il doit qualifier l’orientation de celui-ci comme étant «libérale» ou «de gauche», «en tout cas pas conservatrice». Les offres explicitement chrétiennes sont souvent considérées de manière critique. Y a-t-il des réserves également à Hasle-Rüegsau? Pas vraiment, répond Tobias. A la campagne, le lien à l’Eglise est encore fort. Et que lui disent ses camarades avec qui il étudie la mécanique à la Haute école spécialisée bernoise sur son engagement dans des activités de loisirs religieuses? «Certains trouvent que c’est bien, d’autres ne peuvent pas vraiment s’imaginer une telle activité pour euxmêmes.» Ils préfèrent bricoler sur des motos. Avant, il avait besoin de plus de courage pour s’afficher comme croyant, chrétien ou pratiquant, ajoute-t-il. «Aujourd’hui, cela ne me fait plus rien», relève ce fils d’informaticien et de pharmacienne dont les deux sœurs ont également participé aux cadets. «Je crois en Dieu», affirme Tobias, «mais je ne vais pas tous les dimanches à l’église.» Tobias Senn © Lenka Reichelt

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