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Dossier —– ENSEMBLE 2016/13

Wie ist Niklaus Manuel gestorben?

Das weiss man nicht. Aller Wahrscheinlichkeit

nach an einer Krankheit, aber wir haben dazu

keine Quellen. Es gibt einen Brief an Zwingli, in

dem jemand schreibt, dass er gestorben ist. Wir

sind auch nicht ganz sicher, ob das wirklich am

28. April 1530 war.

Publikation zur Ausstellung

Zur Ausstellung veröffentlicht das Bernische

Historische Museum ein Buch über Niklaus Ma-

nuel. In der Publikation sind auf 160 Seiten die

wichtigsten Werke in Text und Bild enthalten.

Sie kann im Museumsshop oder im Buchhandel

auf Deutsch und Französisch bezogen werden.

«Söldner, Bilderstürmer, Totentänzer –

Mit Niklaus Manuel durch die Zeit der Reformation»,

ISBN 978-3-03810-183-3, Verlag: NZZ Libro,

Preis: Fr. 34.– im Museumsshop,

Fr. 39.– im Buchhandel

F

Susan Marti, conservatrice au Musée d’his-

toire de Berne, a conçu l’exposition sur

Niklaus Manuel. Interview sur cet important ac-

teur de la Réforme bernoise.

Interview par Adrian Hauser

Quel type de personnage était Niklaus Manuel?

Dites-nous tout!

Ce qui me frappe chez lui, c’est sa personnali-

té très riche et très éclectique. Il a joué de nom-

breux rôles dans sa courte vie: artiste, mercenaire

en Italie du Nord, homme politique, diplomate,

poète. Et il a choisi le camp des réformateurs,, son

œuvre contribuant à la percée du mouvement à

Berne.

Vous dites «courte vie». C’est-à-dire?

On présume qu’il a vécu 46 ans, mais des

doutes subsistent quant à la date de sa naissance.

Il serait né en 1484 et mort à la fin du moins d’avril

1530.

A cette époque-là, considérait-on vraiment cela

comme une courte vie?

Oui, plutôt. Le taux de mortalité infantile et

juvénile était certes très élevé, mais une fois ce

cap franchi, on pouvait vivre à peu près aussi long-

temps qu’aujourd’hui.

Comment se fait-il que Niklaus Manuel ait joué

autant de rôles? Cela était-il courant à l’époque ou

le personnage était-il vraiment hors-norme?

Les gens de l’époque étaient sûrement plus

polyvalents qu’aujourd’hui. Mais ce qui a rendu

Niklaus Manuel quasiment inimitable, c’était sa

capacité à passer du dessin à l’écriture. Ses ta-

bleaux et ses textes, surtout les Jeux de carnaval,

montrent qu’il portait un regard extrêmement

critique sur son époque et qu’il avait un sens aigu

de la satire et de l’humour.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la cible de ses

critiques?

Ses textes renferment une critique acerbe du

culte des apparences dans l’Eglise catholique. Du

faste et de la pompe auxquels on accordait plus

de poids qu’à la posture spirituelle sous-jacente.

Quelles sont ses œuvres les plus importantes?

L’œuvre qui est restée gravée le plus longtemps

dans les mémoires et qui a remporté le plus franc

succès public est certainement la Danse macabre,

une série de représentations que l’artiste avait

peintes sur le mur du cimetière de l’ancien cou-

vent dominicain de Berne. De fait, ce couvent est

l’un des lieux principaux de l’action créatrice de

Niklaus Manuel. Il y a peint, avec ses assistants, le

maître-autel et un autel de confrérie. Pour le reste,

impossible de savoir exactement puisqu’une

grande partie des œuvres de l’église ont été

détruites.

La Danse macabre fait justement partie des œuvres

disparues, n’est-ce pas?

Oui, mais elle n’a pas disparu pendant la Ré-

forme. Elle a été sacrifiée à l’élargissement d’une

route en 1660 après que l’aquarelliste Albrecht

Kauw l’avait reproduite très fidèlement à plus pe-

tite échelle en 1649.

Quelle était l’intention de la Danse macabre?

Pour ses œuvres importantes, Niklaus Manuel

ne décidait pas ce qu’il voulait peindre; il travail-

lait sur commande comme cela se pratiquait fré-

quemment à l’époque. Ses clients, essentiellement

les dominicains de Berne, voulaient rappeler le

caractère éphémère de la vie. La quintessence de

la Danse macabre? Dire que la mort fauche tous

les humains, quel que soit leur état, et que seule

une vie repentie peut contribuer au salut.

Et pour la Réforme, quel est le sens de cette œuvre?

La question n’est pas toute simple. Cependant,

une chose est sûre: les réformateurs, ne se sont

pas opposés à cette séquence d’images, ils ne

l’ont pas rejetée. Comme la Danse macabre insis-

tait sur l’importance de la contrition intérieure,

sur la posture personnelle du croyant, elle avait

tout à fait droit de cité. Avec la Réforme, la Danse

macabre n’a subi qu’une seule adaptation: sur la

dernière scène, un prédicateur réformé a été

peint par-dessus l’original qui représentait un