ENSEMBLE Nr. 3 - November 2015 - page 26

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Fokus —– ENSEMBLE 2015/3
Dans le cadre d’un partenariat entre
les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure et
l’Eglise presbytérienne d’Egypte du synode
du Nil, des femmes égyptiennes ont pu
entrer en dialogue sur la condition délicate
de la femme et les questions de genres.
La discussion portait sur les stratégies
destinées à renforcer la participation des
femmes dans les postes à responsabilité. 


Par Nicolas Meyer
Trois intervenantes ont dressé un panorama global
de la situation de la femme en Suisse, des proces-
sus qui ont été nécessaires pour améliorer sa place
dans la société et du chemin qu’il reste à parcou-
rir pour arriver à une véritable égalité homme-
femme. Chacune couvrait un domaine spécifique
de la question.
Flurina Derungs, du Centre interdisciplinaire
pour la recherche en études de genre de l’Univer-
sité de Berne a d’entrée de jeu rappelé que le droit
de vote des femmes ne remontait finalement à pas
si longtemps, puisqu’il date de 1971. Aujourd’hui
en Suisse, huit femmes sur dix sont indépendantes
financièrement. Toutefois, une grande partie
d’entre elles continuent d’exercer des
tâches qui ne sont pas rémunérés au sein
de la société, contrairement aux hommes
qui n’occupent presque que des fonctions
salariées. Selon les études, cette «mau-
vaise» répartition du travail se base sur
de nombreux stéréotypes qui forgent les
perspectives de vie dès l’enfance, privant
ainsi les femmes, mais aussi les hommes,
de certaines chances.
Un long apprentissage
«Il a fallu beaucoup de travail pour en
arriver là!», a enchaîné Ruth-Gaby Ver-
mot, docteure en anthropologie, an-
cienne membre du Parlement suisse et de
la Délégation suisse auprès du Conseil de l’Europe.
Agée de 20 ans lorsque le droit de vote des femmes
a été accepté, elle n’a cessé de militer pour la
condition féminine. «A l’époque, c’était un peu
notre printemps égyptien», a-t-elle souligné en
s’adressant à la délégation venue du Caire. Pour
cette ancienne politicienne, il a fallu se battre pour
chaque détail: «On pense qu’il faut aller vite pour
que le monde change, mais ce sont les petits pas
qui sont les plus importants.» Mme Vermot a éga-
lement mis en avant l’importance des réseaux pour
les femmes. Pour elle, la lutte continuera tant que
la parité ne sera pas atteinte au Gouvernement.
Les Eglises, une chance
Pour Monika Hirt, ancienne présidente du Conseil
de l’Eglise de Zoug, les milieux ecclésiaux per-
mettent aux femmes de prendre des responsabi-
lités sans devoir constamment démontrer leurs
compétences. Elles adoptent souvent une autre
forme de gestion que celle des entreprises, plus
proche de leur sensibilité: «Les hommes se basent
trop sur des relations hiérarchiques, ils oublient
la diversité des opinions et ne prennent souvent
pas en compte l’évolution des relations.» Une table
ronde a permis aux invitées de comprendre la
complexité, les difficultés et le temps nécessaire
ENCORE
DU CHEMIN
À FAIRE
CONDITION FÉMININE
ES GIBT
NOCH VIEL
ZU TUN
DIE STELLUNG DER FRAU
Hanan Khufu et Sara Samir (droite) de la délégation égyptienne.
Hanan Khufu und Sara Samir (rechts) von der ägyptischen Delegation.
© Heinz Bichsel
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