ENSEMBLE Nr. / N° 71 - Oktober / Octobre 2023

8 Dossier —– ENSEMBLE 2023/71 droits humains, défend les valeurs d’égalité et condamne la violence», dit-elle. Les Jeudis en noir Pour pallier au manque de sensibilisation, le COE a lancé la campagne internationale des Jeudis en noir pour un monde sans viol ni violence. Née pendant la Décennie œcuménique des Eglises solidaires des femmes (1988-1998), elle est devenue un mouvement symbolique de solidarité qui met en lumière les efforts de toutes les personnes et organisations qui s’opposent à toutes les formes de violence de genre. «Beaucoup d’Eglises du monde entier se sont jointes aux Jeudis en noir pour accroître la prise de conscience sur la violence de genre et sur le fait qu’elle est présente à tous les niveaux et dans toutes les communautés», explique Sara Speicher. «L’un des points forts du mouvement est que toutes les personnes peuvent y participer, soit à titre individuel, en groupe ou au sein des Eglises.» Et c’est très simple. Il s’agit de porter du noir tous les jeudis. «Nous entendons parler de femmes qui se sont habillées en noir chaque jeudi pendant des années, d’Eglises et de groupes d’universitaires qui ont organisé des manifestations, des séminaires et des projets de sensibilisation sous la bannière des Jeudis en noir», poursuit-elle. «Le mouvement est suffisamment ouvert pour que chacun trouve la manière d’aborder les questions de son contexte particulier, indépendamment de sa région, pays ou confession. L’essentiel est d’agir délibérément et de porter du noir ou un badge chaque semaine pour prendre conscience soi-même de la tragédie de la violence. Cette transformation personnelle irradie vers l’extérieur, amenant à des rencontres et inspirant les autres à en parler, à en être conscients.» L’engagement de Mission 21 L’association Mission 21 à Bâle fait partie de ce mouvement mondial. En plus de soutenir les Jeudis en noir, elle participe à la campagne «16 journées de mobilisation contre la violence sexiste», organisée chaque année par le cfd, l’ONG féministe pour la paix, et en 2022, leur réseau de jeunes, young@mission21, a aussi réalisé une campagne en ligne pour promouvoir l’égalité des genres. «Par le biais de nos manifestations publiques et de nos formations, nous abordons le thème de la violence basée sur le genre et de l’inégalité en tant que cause, et contribuons ainsi à sensibiliser les paroisses et la société en général en Suisse et dans le monde», dit Barbara Heer. Engagée dans 20 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, Mission 21 intègre la perspective de genre dans toutes ces activités et vaincre la violence de genre est l’un de ses cinq champs d’action, avec la promotion interreligieuse et interculturelle de la paix, la garantie des moyens de subsistance, l’éducation théologique et la bonne gouvernance. «Nous nous concentrons sur deux domaines, à savoir, la prévention et le soutien des personnes ‹survivantes›, des victimes. Et même dans les projets où il s’agit des moyens de subsistance des femmes, nous abordons directement la violence de genre et les femmes deviennent moins vulnérables, car leur position dans la société est renforcée», indique-t-elle. «En 2022, nous avons pu toucher 16 000 personnes grâce à nos activités dans ce domaine.» Un travail de longue haleine, aussi en Suisse Ce travail et ces campagnes de sensibilisation, ainsi que le mouvement #MeToo ou, en ce qui © Ivars Kupcis/ÖRK «Jeudis en noir» au Kirchentag à Dortmund. «Donnerstags in Schwarz» am Kirchentag in Dortmund.

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