ENSEMBLE Nr. / N° 70 - Juli / Juillet 2023

17 ENSEMBLE 2023/70 —– Fokus ment conférencier et écrivain. L’idée est d’explorer ces frontières poreuses à l’intérieur du christianisme. Nous avons aussi demandé aux intervenants des autres spiritualités de parler de leur lien avec le christianisme. Est-ce un moyen de séduire les distancés de l’Eglise? Le public cible est la population de notre arrondissement francophone et il inclut bien sûr nos paroissien-ne-s. Le programme étant très varié, nous espérons qu’il y en aura pour tous les goûts. Il est possible de venir assister uniquement à un concert, de suivre une conférence et de se passionner pour une thématique et de participer dans la foulée à une discussion suivie d’un apéro dînatoire. C’est une nouvelle image que donne l’Eglise? Ce n’est pas une question d’image, mais de présence dans la société. Certaines propositions faites par l’Eglise se sont essoufflées. Il faut tenir compte du fait que les jeunes générations ont aujourd’hui un lien beaucoup plus diffus avec le christianisme. L’Eglise doit varier ses offres envers la population. Il y a des personnes qu’elle doit reconquérir. Elle doit aussi montrer qu’elle sait se transformer, qu’elle est un lieu de rencontres, d’accueil inconditionnel. C’est d’ailleurs une caractéristique fondamentale de la spiritualité chrétienne que d’accueillir l’autre inconditionnellement, y compris avec sa spiritualité. Initiative inédite, le Festival de spiritualités fait preuve d’ouverture dans une région historiquement très diversifiée en matière de courants religieux. Il se veut un lieu d’écoute et de rencontre. Interview de Janique Perrin, organisatrice de la manifestation. Par Nathalie Ogi Quel est l’objectif de ce festival? Il s’agit en tant que chrétiens réformés, de se confronter à d’autres spiritualités, non pas au sens religieux, philosophique ou théologique, mais plutôt de leur offrir un espace d’accueil. La volonté est d’ouvrir les yeux sur la spiritualité de nos contemporains. On sait que dans la société, un grand nombre de gens sont attirés aujourd’hui non seulement par les spiritualités orientales ou des religions comme le bouddhisme, mais qu’ils redécouvrent aussi des spiritualités liées à l’histoire de l’Occident, telles que le druidisme ou la médiumnité. Il s’agit de montrer que ces différentes spiritualités cohabitent et d’engager un dialogue pacifique. Pourquoi avoir choisi Tramelan? Historiquement, la région du Jura bernois, et de Tramelan en particulier, offre une très grande variété de courants religieux. C’est un fait assez unique de trouver sur un même territoire autant de groupes chrétiens, comme celui des anabaptistes par exemple, à l’intérieur du protestantisme. Il est à noter toutefois que le festival, bien que largement financé par l’Eglise, se tiendra au Centre interrégional de perfectionnement (CIP). Il s’inscrit volontairement dans une sphère laïque et va à la rencontre de la population au sens large. L’objectif est de susciter la curiosité, de décloisonner, de faire tomber des préjugés, de faire connaissance et de prendre en compte cette diversité spirituelle. Quelle est la place du protestantisme dans le programme? Le place du protestantisme est importante avec la présence d’intervenants réformés ou de personnes liées à la théologie protestante comme Mariel Mazzocco qui enseigne à la faculté de théologie de l’Université de Genève. Il y aura aussi l’auteur et ancien moine Laurent Jouvet, grand musicien d’orgue et qui connaît bien la tradition musicale protestante, ou Thierry Lenoir, égaleFESTIVAL DE SPIRITUALITÉS «Faire tomber les préjugés» Janique Perrin © zVg

RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=