ENSEMBLE Nr. / N° 66 - August / Août 2022

10 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /66 Miriam Neubert, chargée du développement des ressources humaines pour le corps pastoral Je vais au culte parce que j’aime les fêtes en général; je romps avec la routine, je me fais du bien au corps et à l’esprit, je suis avec d’autres. J’attends toujours le culte avec impatience et ses échos m’accompagnent ensuite toute la semaine. Pour moi, le culte, c’est une fête où le lieu, la musique et les mots sont en harmonie, où je me sens portée et où je vis ma quête existentielle dans la prière, l’écoute et le chant. Lors des cultes tous âges, je vois l’étonnement et la vitalité des tout-petits; dans les célébrations avec des groupes de femmes, je puise inspiration, sensualité et force; pendant les camps, je vis la solidarité, et à l’EMS, j’éprouve le changement et l’espérance. Le dimanche, c’est encore différent: le culte peut être puissant ou méditatif, parfois étrange et déroutant. Il m’arrive aussi d’y rester indifférente, voire de résister. En même temps, j’ai énormément d’attentes: à titre personnel, j’aimerais qu’on me rappelle que je suis digne et que j’ai de la valeur aux yeux de Dieu; qu’on me parle de promesses, du Royaume des cieux qui vient, d’images d’espérance, de nourriture en temps de sécheresse ou de l’arbre qui s’abreuve au cours d’eau, de Dieu qui nous appelle par notre nom, de la lumière du monde et de la force spirituelle qui rend libre. J’aimerais entendre ce qui m’inspire pour ma vie, faire le plein de force et de confiance pour essayer d’être, en quelque sorte, à la hauteur de l’existence. Et du point de vue communautaire, j’aimerais vivre le lien, chanter et prier avec d’autres; chanter le soleil de la justice et la confiance pour marcher sur des voies nouvelles, demander à Dieu sa bénédiction; me savoir membre de l’Eglise universelle du Christ, appelée moi aussi, quelle que soit mon histoire de vie. Parfois, le culte répond à certaines de mes aspirations. Il m’arrive de changer de regard. De toute façon, chaque célébration agit, bien au-delà de nos attentes. Christine Oefele, chargée du culte et de la musique d’Eglise Un jour, pendant une formation continue, on m’a demandé si je conviais des gens au culte. Dans la tête, j’ai aligné les arguments, plus ou moins valables, pour expliquer mes grandes réticences. Mais en toute sincérité, je dirais que je ne suis moi-même pas toujours convaincue par le culte même si j’y vais assez souvent: il arrive régulièrement que du haut de mes cinquante ans bien sonnés je fasse encore baisser la moyenne d’âge, que le chant soit calamiteux et que la prédiction soit d’un profond ennui. On ne peut infliger ça à personne! Mais alors, pourquoi y vais-je quand même? Parce que j’y fais aussi d’autres expériences: être relevée par la communauté en célébration, une phrase de la prédiction qui me porte toute la semaine, un cantique que j’arrive à chanter de tout mon cœur, un culte d’adieux touchant où l’espérance de la résurrection est palpable, une sainte cène qui m’ouvre une petite lucarne sur le ciel, un avant-goût du jour où nous serons assis à la table du Royaume des cieux. Et je partage la conviction fondamentalement réformée selon laquelle le culte est une caractéristique indispensable de l’Eglise. Semper reformanda, toujours en train de se réformer, il ne s’agit donc pas de savoir si la célébration du culte est encore d’actualité, mais de savoir comment elle peut continuer de remplir sa fonction, c’est-à-dire être un espace-temps de rencontre avec Dieu et entre nous, où la parole de Dieu est entendue, goûtée et expérimentée. Comment construire des cultes pour que les gens soient contents d’y être invités, que la parole de Dieu leur soit intelligible, qu’ils se joignent avec © Refbejuso

RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=