ENSEMBLE Nr. / N° 65 - Mai / Mai 2022

36 Kreuz und quer —– ENSEMBLE 2022 /65 M I G R A T I O N J U R A «Mettre en lien les gens d’ici et d’ailleurs» Conduit par Séverine Fertig, le service Migration de l’arrondissement du Jura de Refbejuso œuvre au rapprochement entre population autochtone et étrangère. Un travail d’équipe qui vise notamment à offrir une écoute et un soutien aux personnes issues de la migration. Par Nathalie Ogi «Dans la rencontre avec l’autre, je continue d’apprendre et d’évoluer, je suis en formation continue. C’est vraiment enrichissant et très constructif.» Après un peu plus de six ans à la tête du service Migration, Séverine Fertig se montre toujours enthousiaste. Cette animatrice socio-culturelle de formation occupe un poste à 30% dans l’arrondissement francophone. Elle coordonne, met en réseau, facilite et favorise l’autonomie des personnes migrantes au sens large (personnes requérantes d’asile, réfugiées, déboutées…), conformément aux principes de politique migratoire formulés par le Conseil synodal au sein des paroisses et autres lieux d’Eglise de l’arrondissement du Jura. L’objectif est d’ouvrir des pistes de réflexion et d’encourager les échanges. Sa motivation, Séverine la doit sans doute à ses voyages de jeunesse au Sri Lanka, au Liban, ou encore en Roumanie, et surtout aux personnes qu’elle y a croisées. «Ces rencontres m’ont mises en contact avec d’autres réalités et m’ont ouvert l’esprit.» Sa fonction exige une bonne connaissance des divers organismes (bénévoles et professionnels) actifs dans le domaine de la migration et demande par ailleurs, au besoin, de développer des liens avec les communes, les clubs de sport, etc. «Je suis à la disposition des paroisses et des bénévoles, pour soutenir les activités avec les personnes concernées par la thématique de la migration. Et cela, en complémentarité avec l’action menée par d’autres organisations», explique Séverine. Une autre part du travail consiste à développer les contacts avec les populations migrantes: il s’agit d’écouter leurs besoins et de les mettre en lien avec les personnes ou les lieux qui pourraient leur venir en aide. Ainsi, un jeune migrant qui souhaite pratiquer un sport et ne sait pas comment rejoindre un club appréciera une aide pour faciliter les démarches. Pour les migrantes et les migrants, les contacts avec la population locale sont indispensables pour apprendre le français, connaître la région, créer du lien social ou tout simplement occuper le temps et vivre des activités en dehors du centre d’hébergement ou de l’appartement afin de se changer les idées. Plus tard, les besoins évoluent: il peut s’agir par exemple de trouver un nouvel appartement ou de faire son permis de conduire. L’aide des membres de la commission Il arrive parfois qu’une paroisse sollicite la responsable du service Migration pour une question touchant au droit d’asile par exemple. «Je ne suis pas une spécialiste de la migration et je n’ai pas toutes les réponses. Mais je me renseigne dans le but d’orienter au mieux et je peux compter sur les compétences de mes collègues du service Migration des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure à Berne.» Pour accomplir sa mission, Séverine Fertig peut aussi s’appuyer sur les sept membres de la commission Migration. Ils sont pasteur ou paroissiens, mais aussi représentant du Conseil du Synode jurassien, autochtones ou issus de la migration. Leur soutien sur un aussi vaste territoire est précieux. Ces collègues, la plupart bénévoles, fonctionnent parfois aussi comme relais entre la commission et les paroisses, régions, ou autorités locales. Ils développent ou disposent déjà d’une connaissance du terrain. «Ils m’accompagnent dans mes réflexions, et en fonction de leur disponibilité sont impliqués dans la mise en place opérationnelle des projets lancés par le secteur», relève Séverine Fertig. Le service Migration a soutenu jusqu’ici diverses actions, apportant une aide à la création de groupements bénévoles, d’excursions, de café contact, d’interventions lors de rencontres catéchétiques (récit de vie d’une personne migrante, jeux de sensibilisation, etc.), lors de cultes, d’animations récréatives à l’occasion du dimanche des réfugiés, ou des mises en lien pour l’apprentissage du français. Il a organisé en 2019 une conférence à l’attention des élèves des écoles secondaires en présence d’Emmanuel Mbolela (qui a fui la RDC) ainsi qu’une projection publique du film «Le tribunal sur le Congo» de Milo Rau au cinéma de Bévilard, etc. Des camps de vacances très enrichissants Des collaborations avec le Département jeunesse connexion3d et le service Terre Nouvelle ont aussi été très enrichissantes. Ainsi, cette balade ethno-gourmande au départ de Grandval en 2018, qui a vu des personnes autochtones et étrangères participer à l’élaboration de l’ensemble du projet. En 2019, c’est un parcours hivernal avec la dégustation de soupes d’ici et d’ailleurs qui a eu lieu à Moutier en collaboration avec les paroisses et d’autres organismes de la ville, comme le Centre social protestant, l’Association Burundi-Suisse, les

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