ENSEMBLE Nr. / N° 65 - Mai / Mai 2022

19 ENSEMBLE 2022 /65 —– Fokus © Alena Lea Bucher dinaire. L’époux d’une femme avait fait un infarctus et été conduit à l’hôpital. Madame Moser s’est entretenue avec cette femme durant quatre heures, jusqu’à ce que l’hôpital annonce que l’opération était terminée. La femme était bouleversée et se faisait beaucoup de soucis. «Mais j’ai remarqué que nous faisions ce chemin ensemble.» La femme est ensuite entrée dans l’hôpital, aucune des deux ne sachant comme allait le mari. «Je ne sais pas ce qu’il en est advenu. Mais je sais que nous avons créé une forme de communauté du destin», raconte Irmela Moser. Les gens sont très reconnaissants pour le soutien que l’on apporte, et cela donne beaucoup en retour. «Cet accompagnement alimente les pasteures et pasteurs en élans positifs, aussi dans le cadre de leur travail normal d’aumônerie.» En général, lorsqu’on n’est pas dans le domaine des actes pastoraux, on doit chercher des thèmes pour l’accompagnement spirituel. Avec le Care Team, le sujet de discussion est clair. Formation au sein du Care Team Lors de la première année, une partie théorique est prévue, les modules durent chacun 3 à 4 jours. Ils sont facilement conciliables avec le travail et la vie de famille. Lors de la deuxième année, une première semaine de service est introduite, sous supervision et en l’accompagnant d’une réflexion. Les personnes sont certifiées au début de la troisième année. Chacune et chacun peut suivre a priori une formation d’aidant. Seule condition: avoir déjà eu une expérience dans l’accompagnement, quelle qu’elle soit, avec des enfants, des scouts, comme entraîneur de sport ou n’importe quel autre engagement qui exige des compétences interpersonnelles. Pourquoi les pasteurs sont prisés dans ce métier Souvent, les personnes du corps pastoral apportent avec elles des compétences d’accompagnement spirituel et de communication. Elles affichent un certain «courage» face à la souffrance, aux pertes et au deuil. Elles se sentent la plupart du temps équilibrées, au sein d’un grand tout. Elles amènent leur propre spiritualité, qui leur permet de garder les pieds sur terre. Lors d’interventions du Care Team, on ne parle pas de foi, ce n’est pas opportun. «Mais on apporte avec soi sa propre foi, sa propre confiance», selon Irmela Moser. Cet engagement présente aussi des avantages pour le corps pastoral et les paroisses. Les jours de service sont planifiés en amont, connus une année à l’avance. Ce service ne dure qu’une semaine. «Lorsque j’étais en semaine d’intervention, je me sentais accéder à un tout autre niveau. On travaille avec les services de secours. Aujourd’hui, on ne le fait plus dans notre travail pastoral. A l’époque, le pasteur et le policier du village se connaissaient encore. C’est pourtant une réalité fondamentale, la protection de la population.» En tant que pasteure, on découvre quelque chose que l’on n’aurait pas sans cela. Etre en réseau avec d’autres services et d’autres corps de métier est un avantage. On acquiert la capacité de développer rapidement un plan lors de situations de crise. Il peut arriver qu’une personne se suicide au sein de la commune, et il faut l’enterrer. On peut ainsi mieux se figurer ce que les proches ont vécu. Irmela Moser Plus d’informations sur la formation: www.bsm.sid.be.ch  Care Team

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