ENSEMBLE Nr. / N° 49 - Juni / Juin 2020

15 ENSEMBLE 2020/49 —– Dossier difficultés théologiques par rapport à la concep­ tion et à la pratique du baptême des enfants. Tobias Rentsch: Je plaide, pour les baptêmes aussi, en faveur d’une ouverture. Celle-ci se justifie pour des raisons théologiques, car la communauté se forme là où la Parole de Dieu est communiquée. La société pluraliste a pour conséquence que nous sommes de plus en plus confrontés à des demandes d’actes ecclésiastiques de personnes extérieures à l’Eglise. Comment les abordez-vous? Tobias Rentsch: Je reçois assez rarement ce genre de demande, mais je plaide pour la plus grande ouverture possible. J’essaie de transmettre aussi l’Evangile à des personnes n’appartenant pas à notre Eglise, et de donner ainsi à celles et ceux qui s’en sont éloigné une possibilité d’intégrer Dieu dans leur vie. Je trouve délicat que des offres de l’Eglise soient réservées aux membres. Henriette Cann-Guthauser: Des entreprises fu­ néraires nous demandent parfois si nous pouvons célébrer les obsèques de personnes sorties de l’Eglise. J’essaie par le dialogue de connaître les raisons de ce départ et les voies envisageables pour les proches et moi-même. Je conçois le ser­ vice funèbre comme un service à la famille en­ deuillée. Tant que nos finances nous permettent d’être généreux, nous nous devons de l’être en tant qu’Eglise. Car Jésus l’était aussi. En Allemagne, on discute actuellement de l’intro- duction d’agences proposant des actes ecclésiasti- ques («Kasualagenturen»). Elles se distinguent notamment en ceci qu’elles permettent de mieux répondre aux besoins de personnes qui ne se sen- tent pas liées à une paroisse. Ces agences seraient- elles envisageables chez nous? Tobias Rentsch: Cela ne me pose pas de pro­ blème. Je pense qu’elles peuvent compléter utile­ ment l’offre des paroisses en ouvrant une porte à ceux qui n’ont pas de contact personnel avec la pasteure du village. Henriette Cann-Guthauser: S’il existe d’autres possibilités d’atteindre les gens, je trouve que c’est une bonne chose. Ces agences pourraient naturel­ lement soulager le corps pastoral. Et des pasteures et pasteurs n’éprouvant pas de réticence théolo­ gique face aux formes rituelles alternatives pour­ raient ainsi répondre à des besoins qui posent un conflit de conscience à d’autres ministres. Dans quelle direction notre Eglise devrait-elle orienter sa pratique des actes ecclésiastiques? Tobias Rentsch: La pratique des actes n’a pas besoin de se développer dans une direction don­ née, c’est à l’Eglise et à ses pratiques de rester en mouvement. Henriette Cann-Guthauser: Il faut que l’inter­ action mystérieuse entre l’humain et Dieu reste visible, afin que l’on puisse peut-être redécouvrir d’anciennes formes ou en trouver de nouvelles. Au centre de cette démarche doit figurer Dieu qui se tourne vers les humains, et les humains qui se tournent vers Dieu. Les baptêmes célébrés dans le cercle familial immédiat font- ils sens? Machen Taufen im engsten Familienkreis Sinn? ©Keystone /Caro /Bastian

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