ENSEMBLE Nr. / N° 34 - Dezember / Décembre 2018

3 ENSEMBLE 2018/34 —– Editorial Que signifie de nos jours vivre sans papiers en Suisse? Comment survit-on après être soudaine­ ment dépendant de l’AI, pour des raisons de santé? Que faire pour revenir à la vie professionnelle lorsque l’on est à l’aide sociale? Et comment trou­ ver un sens à sa vie lorsque l’on a perdu son travail après 50 ans? A l’approche des fêtes de Noël, ENSEMBLE a décidé de lancer un coup de projecteur sur les exclus de notre société. Le défi pour ces derniers est immense. Car «aujourd’hui, la vision financière a pris le dessus et légitime la fracture sociale. Cette vision se superpose à une compréhension libérale de la politique et injecte un aspect économique dans tous les domaines de notre vie», comme l’ex­ plique dans ce numéro Ueli Mäder, sociologue et professeur émérite de l’Université de Bâle. La pré­ carité surgit au moment où les rapports sociaux s’érodent, où la dépendance au provisoire devient la règle, relève encore le sociologue. Ici encore, comme souvent lorsque les prestations sociales de l’Etat font défaut ou sont insuffisantes, l’Eglise a un rôle important à jouer. Un travailleur social et diacre d’une paroisse bernoise évoque dans nos colonnes son travail d’accompagnement des personnes en recherche d’emploi, souvent fragilisées psychologiquement, et lance un appel à la compassion dans notre société. Les paroisses peuvent également être d’un grand secours pour des sans-papiers et leur offrir un espace protégé où nouer des relations et s’in­ tégrer à la vie communautaire. A condition bien sûr, que la paroisse soit ouverte à l’accueil incon­ ditionnel. Mais beaucoup d’entre elles font déjà un grand travail de sensibilisation à la problé­ matique des sans-papiers et offrent ainsi un peu d’espérance dans notre société. Was bedeutet es, heute als Sans-Papiers in der Schweiz zu leben? Wie kann überleben, wer wegen gesundheitlichen Problemen plötzlich abhängig von der IV ist? Wie kann man nach der Sozialhilfe wieder ins Berufsleben einsteigen? Und wie können Menschen wieder einen Sinn im Leben finden, wenn sie nach ihrem fünfzigsten Lebens­ jahr die Stelle verloren haben? In der Weihnachtszeit wirft das ENSEMBLE einen Blick auf jene, die von der Gesellschaft aus­ geschlossenen werden. Die Herausforderung für Randständige ist sehr gross, weil «heute eine finanzgetriebene Sicht dominiert, die soziale Gegensätze legitimiert. Sie überlagert das poli­ tisch-liberale Verständnis und ökonomisiert unse­ re Lebenswelten». Dies schreibt Ueli Mäder, Sozio­ loge und emeritierter Professor der Universität Basel, in seinem Leitartikel. Prekäre Lagen ent­ stehen, wenn soziale Verhältnisse erodieren und Betroffene von Provisorien abhängig sind, so der Soziologe weiter. Weil die Sozialleistungen des Staates häufig ungenügend sind oder gar fehlen, spielen die Kirchen auch hier eine wichtige Rolle. Ein Sozialarbeiter und Sozialdiakon einer ber­ nischen Kirchgemeinde spricht im Heft zudem über seine Arbeit. Er begleitet häufig psychisch angeschlagene Arbeitssuchende und appelliert an das Mitgefühl der Gesellschaft. Kirchgemeinden können auch eine grosse Hilfe für Sans-Papiers sein. Beispielsweise indem sie diesen einen geschützten Rahmen bieten, um Beziehungen zu knüpfen und sich in die Gemein­ schaft zu integrieren. Dies bedingt natürlich, dass sie offen sind für eine bedingungslose Aufnahme von Sans-Papiers. Viele Kirchgemeinden leisten bereits grossartige Sensibilisierungsarbeit für diese Problematik und geben damit unserer Ge­ sellschaft ein wenig Hoffnung. LIEBE LESERINNEN UND LESER CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR D E D I T O R I A L Nous vous souhaitons une lecture pleine de compassion. Wir wünschen Ihnen eine mitfühlende Lektüre! Nathalie Ogi, rédactrice / Redaktorin

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