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ENSEMBLE 2016/14 —– Dossier

pragmatique montre bien que les objectifs de dé-

veloppement ne peuvent être atteints sans la col-

laboration des divers acteurs publics, privés et de

la société civile. Certains peuvent sembler redon-

dants, comme «éradiquer la pauvreté sous toutes

ses formes et partout» ou «éliminer la faim». Mais

pour la première fois, cet agenda stipule explici-

tement que les objectifs de développement ne

doivent pas seulement être poursuivis loin de nos

pays. Un développement réussi exige des change-

ments aussi bien chez nous que dans les pays en

développement.

C’est dans ce contexte que nous parlons de

«transformation» nécessaire. Les sociétés aisées ne

peuvent plus se permettre de consommer autant

de ressources sans porter la responsabilité de cau-

ser des préjudices considérables pour l’ensemble

de la planète. «Economiser» pourrait, dans ce

contexte, même devenir un terme constructif. Mal-

heureusement, la Stratégie pour le développement

durable en Suisse et le Plan d’action 2016–2019 qui

l’accompagne ne font qu’effleurer la question. On

y constate simplement que la croissance est une

condition de développement pour les pays pauvres

et que la croissance des pays riches a depuis long-

temps atteint ses limites. Nous consommons bien

plus que ne l’autoriserait une utilisation durable

des ressources de notre pays. Un constat illustré

de façon assez laconique dans le plan d’action:

«Environ 70 pour cent de la consommation suisse

des ressources incombent à l’étranger.» Un chan-

gement fondamental est désormais indispensable.

Les Eglises contribuent au développement

Les Etats n’y parviendront pas à eux seuls, même

si la Confédération s’engage fermement à pour-

suivre les objectifs de développement. Les Objectifs

du Millénaire pour le développement étaient très

proches de la conception biblique de l’égalité entre

les humains devant Dieu. Ils reflètent aussi la

conviction que la vie de chacun – tout comme la

Création – est un cadeau du Seigneur.

Tant l’Eglise catholique romaine que le Conseil

œcuménique des Eglises ont réaffirmé leur volon-

té de contribuer activement au développement

durable de la planète en collaborant avec les dif-

férents partenaires de la société civile. Si la reli-

gion est souvent considérée comme un frein au

développement humain ou comme source poten-

tielle de conflit, la pensée œcuménique encourage

plutôt à formuler des objectifs qui visent le bien

de tous.

Des organisations de coopération au dévelop-

pement telles que l’EPER et «Pain pour le pro-

chain», ainsi que les œuvres «Mission 21» et

«DM-échange et mission» apportent toutes leurs

contributions spécifiques. Ces organisations

cultivent des façons de travailler auxquelles les

acteurs séculiers sont peu habitués. Elles ap-

portent leur contribution propre liée aux change-

ments de société et à l’évolution du rapport au

religieux. Elles collaborent avec la société civile

et les Eglises du monde entier, entretiennent des

partenariats à long terme et favorisent les

échanges de personnel entre le Nord et le Sud.

Dans un contexte de montée des courants fon-

damentalistes à travers le monde – aussi dans les

Eglises chrétiennes – une éducation théologique

et œcuménique, responsable, axée sur le dialogue

n’en est que plus importante. Mais les Eglises n’ont

pas toujours les moyens de financer elles-mêmes

cette formation. Les œuvres d’entraide apportent

donc une contribution précieuse pour un déve-

loppement social durable et contribuent à favori-

ser la paix interreligieuse. Si les Eglises ne sou-

tiennent pas cet engagement, qui donc le fera?

©Michael Würtenberg /Ex-Press

La croissance

des pays pauvres

est une condition

au développement

global.

Das Wachstum

armer Länder ist

Voraussetzung

für globale Ent-

wicklung.