Refbejuso - Rapport d’activité 2020

48 49 Ueli Burkhalter chef du département ŒTN-Migration au sein de notre Eglise, chaque conseil a défini ses modalités concrètes d’engagement en toute indépendance. Pourtant, les banderoles pro-initiative ont provoqué dans certains cas de vives réactions. Les opposants à l’initiative ont reproché à ses partisans de leur dénier leur identité de chrétiens et de chrétiennes. Le débat s’est déplacé de la problématique légitime de l’initiative sur les méthodes de campagne. Le Conseil synodal a déploré ce dérapage, cherchant constamment à préserver le débat, en particulier avec les opposants à l’initiative. Toutes les personnes ayant envoyé une lettre de protestation en lien avec l’engagement politique de l’Eglise ont reçu une réponse personnelle. Le Conseil synodal estime qu’à la suite de cette votation, les modalités d’engagement de l’Eglise sur le terrain de la politique sociale doivent faire l’objet d’une discussion ouverte. L’Eglise ne fait pas de la politique au quotidien. Cependant, en tant qu’Eglise, elle est appelée à continuer de se prononcer sur des sujets de politique sociale, au nom de la parole biblique, au nom de la mission que lui confèrent sa Constitution et son Règlement ecclésiastique, et au nom des valeurs qu’elle défend. Elle doit donc débattre de la forme de son engagement en toute franchise. Quand les temps sont difficiles, l’Eglise doit donner une voix aux faibles et aux laissés-pour-compte, ici et dans le monde entier: c’est même l’une de ses missions fondamentales, selon la Bible et les Evangiles. Un domaine par essence exposé à l’impact d’un virus Heinz Bichsel responsable du secteur Responsables du secteur Heinz Bichsel Carsten Schmidt (suppléant) Service Œcuménisme, mission et coopération au développement (ŒTN) Heinz Bichsel (responsable), Viviane Amacker, Heidi von Känel, Lisa Krebs, Susanne Schneeberger Service Migration Carsten Schmidt (responsable), Peter Gerber, Sabine Jaggi, Selina Leu, Mathias Tanner Animation régionale Mission 21 Kevin Ischi Terre nouvelle Jura Aline Gagnebin (jusqu’au 29 février 2020, puis jusqu’au 31 juillet 2020 ad interim), Daniel Chèvre (à partir du 1er août 2020) Animation migration Jura Séverine Fertig ŒTN-Migration Département ŒTN-Migration Département ŒTN-Migration Ouverts à tous. Solidaires des laissés-pour-compte! Par ailleurs, la campagne autour de l’initiative pour des multinationales responsables a accaparé notre secteur pendant l’automne. L’initiative, lancée par plus de 60 organisations de défense des droits humains, du développement et de l’environnement, a constitué une sorte de mise en œuvre au niveau politique de décennies d’engagement des Eglises en faveur de «la justice, la paix et la préservation de la Création». Une large coalition composée d’acteurs de l’économie, de la politique et des œuvres d’entraide s’est formée autour de l’initiative. Au sein de l’Eglise aussi, l’initiative a été soutenue par de nombreuses paroisses, par des personnes individuelles et par des Eglises cantonales, notamment par les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure. En guise de contribution à un débat ouvert, le Conseil synodal a formulé sa position biblico-théologique dans un Point de vue. Dans ce texte, il s’est appuyé sur des passages bibliques, mais également sur l’idée directrice de la Vision «Ouverts à tous. Solidaires des laissés-pour-compte.» Les Points de vue du Conseil synodal sont conçus comme des contributions au débat sur une question de politique sociale. Prises dans le feu de la campagne, beaucoup de paroisses se sont clairement positionnées en faveur de la cause défendue par l’initiative et l’ont fait savoir, notamment en affichant des banderoles sur les façades des temples et des maisons paroissiales. En vertu du principe d’autonomie des paroisses Service Migration La création de conditions de vie dignes pour les requérantes et requérants d’asile déboutés qui perçoivent depuis des années l’aide d’urgence a été au cœur des préoccupations du service Migration. Cette priorité s’est imposée du fait de la restructuration du domaine de l’asile et des réfugiés dans le canton de Berne qui a mené à l’ouverture de centres de retour, réalité qui a causé des soucis importants à beaucoup de bénévoles de l’Eglise. C’est pourquoi la question a aussi été largement abordée lors du colloque annuel du Réseau Joint Future, qui réunit des bénévoles ecclésiaux engagés et des employés du secteur Migration. Le nombre de partiAvant même que la pandémie de coronavirus ne soit dépassée, elle laisse déjà des traces visibles. Bien souvent, le repli «solidaire» entre nos quatre murs s’accompagne d’un repli dans nos pensées, nos sentiments et nos besoins; ce repli semble favoriser de grands acteurs économiques virtuels et mener à la ruine de plus petites entreprises et des prestataires de services dont le travail dépend du contact personnel. Les échanges internationaux se sont déplacés dans l’espace virtuel, les actions liées aux projets de nos partenaires des œuvres d’entraide internationale en Afrique, en Asie et en Amérique latine ont partiellement dû être suspendues, et, par la force des choses, des personnes en situation de précarité ont été abandonnées à leur sort. Les mesures de lutte contre le Covid-19 ont entraîné des conséquences particulièrement graves pour les personnes qui tentent de fuir leur pays et pour celles qui vivent dans des camps de réfugiés; la catastrophe du camp de Moria en Grèce n’est qu’un exemple représentatif des conditions de vie devenues encore plus intenables dans les camps depuis l’irruption de la pandémie. Beaucoup de ces contextes ont échappé à toute possibilité d’exercer une quelconque influence. Cependant, nous avons versé des aides complémentaires à la campagne de Pain pour le prochain, à l’aide d’urgence pour le Liban de l’EPER ou à l’Université de Dar al Kalima à Bethléem. Ainsi, nous avons au moins posé quelques gestes de solidarité en cette période particulière. En Suisse aussi, certains de nos partenaires de longue date, aussi bien des Eglises de la migration que des communautés religieuses non chrétiennes, ont subi une forte pression. Elles ont été confrontées à la baisse des collectes et à l’absence des recettes liées aux fêtes religieuses. La Maison des Religions à Berne, deux associations hindoues et des Eglises de la migration à Bienne ont pu éviter jusqu’à présent des préjudices économiques majeurs grâce à des subventions, en particulier pour couvrir leurs frais de loyer. D’avril à décembre, le secteur ŒTN-Migration s’est beaucoup enrichi de la présence d’un stagiaire: Zeadin Mustafi a fait ses études en théologie islamique en Turquie, avant d’obtenir un Master of Arts en pédagogie de la religion musulmane à Vienne. Il a non seulement apporté son soutien à l’équipe, mais il a également accompli des prestations d’aumônerie dans les centres fédéraux d’asile. Nous le remercions chaleureusement pour son engagement malgré le travail à domicile imposé qui a créé des conditions de stage peu idéales. Suite à la page 50 L’année sous revue a été marquée par deux événements qui ont fortement influencé le travail du secteur ŒTN-Migration. La pandémie de Covid-19 a eu des conséquences pour nos partenaires en Suisse et dans le monde. Cette réalité a frappé le travail du secteur ŒTN-Migration dès mars 2020 et a révélé quelles sont les personnes les plus fragiles en condition de semi-confinement.

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