ENSEMBLE Nr. / N° 64 - März / Mars 2022

Kirche und Tiere – Welcher Platz für Tiere in der Kirche? L’Eglise et les animaux – Quelle place pour les animaux dans l’Eglise? N r . / No 64 —— M ä r z / M a r s 2 0 2 2 Das Magazin der Reformierten Kirchen Bern-Jura-Solothurn Le Magazine des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure

Inhal t —– ENSEMBLE 2022/64 I M P R E S S U M ENSEMBLE — Magazin für mitarbeitende, ehrenamtliche und engagierte Mitglieder der Reformierten Kirchen Bern-Jura-Solothurn / Magazine pour les membres engagés, collaborateurs et bénévoles des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure — Herausgeberin / Editeur: Reformierte Kirchen Bern-Jura-Solothurn / Eglises réformées Berne-Jura-­ Soleure / Altenbergstrasse 66, Postfach / Case postale, 3000 Bern 22, ENSEMBLE@refbejuso.ch (auch für Abobestellungen) Erscheinungsweise / Parution: 5-mal pro Jahr / 5 fois par année — Auflage / Tirage: 7300 — Nächste Ausgabe / Prochaine parution: Ende April / fin avril Redaktion / Rédaction: Adrian Hauser (verantwortlich / responsable), Nathalie Ogi, Alena Lea Bucher (rédactrices), Kirchliche Bibliotheken (Schaufenster), Tony Marchand (Cartoon), Rahel Gerber (Layout) — Übersetzungen / Traductions: André Carruzzo, Rolf Hubler (Deutsch), Gabrielle Rivier, Nadya Rohrbach — Korrektorat / Corrections: Renate Kinzl — Titelbild / Image de couverture: Symbolbild (Adrian Hauser) Grafisches Konzept / Concept graphique: Neidhart Grafik, Klösterlistutz 18, 3013 Bern — Inhaltliches Konzept und Beratung / Concept du contenu et conseil: hpe Kommunikation, Sustenweg 64, 3014 Bern — Layout / Druck / Impression: Jost Druck AG, Stationsstrasse 5, Postfach 102, 3626 Hünibach I N H A L T 4 DOSSIER KIRCHE UND TIERE L’Eglise et les animaux 4 10 14 15 16 Kirche und Tiere – Welcher Platz für Tiere in der Kirche? L’Eglise et les animaux – Quelle place pour les animaux dans l’Eglise? Verein AKUT – Für mehr gelebte Mitgeschöpflichkeit L’association AKUT – Renforçons nos liens avec les êtres vivants Association – Une fraternité avec les animaux Tiere und Seelsorge – Genug Platz für alle Erlebnispädagogik mit Tieren – Die Urdemokratie des Esels 17 FOKUS Aktuelles aus Bern-Jura-Solothurn FOCUS Actualités de Berne-Jura-Soleure 21 KREUZ UND QUER Aus den Bezirken, Kirchgemeinden und dem Haus der Kirche DE LONG EN LARGE Régions, paroisses et Maison de l’Eglise 27 SCHAUFENSTER VITRINE

3 ENSEMBLE 2022/64 —– Edi tor ial Ils nous tiennent compagnie, nous fournissent du lait, des œufs, de la viande ou du cuir. Ils sont parfois détenus, abattus ou abandonnés dans d’atroces conditions. Dans ce numéro d’ENSEMBLE, nous avons choisi d’examiner les relations entre l’Eglise et les animaux. A l’heure où l’écologie et les inquiétudes face au réchauffement climatique gagnent une place croissante dans la société et chez les chrétiens, ces derniers se montrent parfois encore timides s’agissant de la question animale. Les souffrances infligées aux bêtes par les hommes ne figurent pas toujours au centre des préoccupations. Et l’histoire montre que dans le christianisme, les relations entre les humains et les animaux ont souvent été ambivalentes, voire même violentes, comme l’explique l’historien Eric Baratay. Pourtant, du point de vue chrétien et biblique, l’humain est censé être responsable des animaux. Pour certains, hommes et bêtes peuvent même connaître la résurrection et vivre côte à côte au paradis. Ces dernières décennies, une vision plus positive de l’animal a heureusement émergé, surtout du côté des Réformés. Une théologie animale s’est même développée qui tend à revaloriser la nature des bêtes et à les intégrer dans l’histoire religieuse. Des associations chrétiennes de défense des animaux ont aussi vu le jour. Ainsi, en Suisse alémanique, AKUT est une association œcuménique qui cherche à renforcer la compassion face à l’animal et la considération de son bien-être au sein des Eglises. Elle s’engage pour traiter les bêtes de manière plus respectueuse. Elle accomplit également un travail pédagogique pour que les jeunes générations développent une conscience durable visà-vis des animaux. Un peu partout en Suisse, des cérémonies avec animaux sont célébrées, souvent de manière œcuménique. Autant de bénédictions qui mettent à l’honneur le lien magnifique entre l’homme et les animaux et nous rappellent l’unité de la Création. Sie leisten uns Gesellschaft, versorgen uns mit Milch, Eiern, Fleisch oder Leder. Manchmal werden sie unter schrecklichen Bedingungen gehalten, geschlachtet oder ausgesetzt. In dieser Ausgabe von ENSEMBLE nehmen wir die Beziehung der Kirche zu Tieren unter die Lupe. In einer Zeit, in der ökologische Themen und die Sorge um die globale Erwärmung in der Gesellschaft allgemein und bei Christinnen und Christen immer mehr an Bedeutung gewinnen, sind Letztere manchmal noch zögerlich, wenn es um das Thema Tiere geht. Das Leid, das Menschen den Tieren zufügen, steht nicht immer im Mittelpunkt der Aufmerksamkeit. Und die Geschichte zeigt, dass die Beziehungen zwischen Mensch und Tier im Christentum oft ambivalent und sogar gewalttätig waren, wie der Historiker Eric Baratay erklärt. Dennoch wird aus christlicher und biblischer Sicht davon ausgegangen, dass der Mensch für die Tiere verantwortlich ist. Für manche können Menschen und Tiere sogar gleichermassen die Auferstehung erleben und Seite an Seite im Paradies leben. In den letzten Jahrzehnten hat sich glücklicherweise eine positivere Sicht auf das Tier herauskristallisiert, vor allem aufseiten der Reformierten. Es hat sich sogar eine Tiertheologie entwickelt, die darauf abzielt, Tiere aufzuwerten und sie in die Religionsgeschichte zu integrieren. Auch christliche Tierschutzvereine sind entstanden. So ist in der Deutschschweiz AKUT ein ökumenischer Verein, der versucht, das Mitgefühl für Tiere und deren Wohlergehen zu stärken. Der Verein setzt sich für einen respektvolleren Umgang mit Tieren ein. Er leistet auch pädagogische Arbeit, damit die junge Generation ein nachhaltiges Bewusstsein für Tiere entwickelt. In der ganzen Schweiz werden auch Gottesdienste mit Tieren gefeiert, und dies oft auf ökumenischer Ebene. Sie würdigen die wunderbare Verbindung zwischen Mensch und Tier und erinnern uns an die Einheit der Schöpfung. LIEBE LESERINNEN UND LESER CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR D E D I T O R I A L Nous vous souhaitons une lecture enrichissante Wir wünschen Ihnen eine bereichernde Lektüre Nathalie Ogi, rédactrice / Redaktorin

4 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /64 L’ÉGLISE ET LES ANIMAUX QUELLE PLACE POUR LES ANIMAUX DANS L’ÉGLISE? KIRCHE UND TIERE WELCHER PLATZ FÜR TIERE IN DER KIRCHE? Longtemps mal vus, voire diabolisés, les animaux regagnent peu à peu une place au sein du christianisme. Depuis une quarantaine d’années, une théologie animale s’est développée chez les Réformés qui appelle à un changement de la relation entre humains et animaux. Par Nathalie Ogi Du serpent à l’agneau, en passant par la colombe, l’âne ou encore le poisson, les animaux peuplent la Bible. Leur présence est alors plus importante dans les esprits qu’aujourd’hui. Il faut se rappeler que le Livre a été écrit à une époque où les humains vivaient encore proches des bêtes, dans une société essentiellement agraire et où la relation à l’animal était différente, souligne le théologien Matthias Zeindler. Une alimentation végétarienne était impensable. Dans les Evangiles, on peut lire que Jésus mangeait du poisson. Pourtant, dans la Genèse, l’homme est encore végétarien. Ce n’est qu’après le déluge, que Noé devient le premier humain autorisé par Dieu à manger de la viande. A vrai dire, la vision de l’animal n’a cessé de varier au fil des siècles et des auteurs qui ont participé à l’écriture de la Bible. Et il n’existe pas d’unanimité sur la place de l’animal. «Ainsi, la Genèse insiste sur l’idée d’une communauté des créatures de Dieu. Ce n’est que petit à petit, sous l’influence des philosophies grecques, que s’instille une plus forte différence entre les hommes et les animaux», relève l’historien Eric Baratay, spécialiste des relations hommes-animaux. C’est ainsi qu’au 4e siècle avant Jésus Christ, l’auteur du Livre de la Sagesse insiste sur la nature particulière de l’homme, doté d’une âme spirituelle immortelle, contrairement aux animaux. Pourtant la Genèse ne dit rien de la nature de l’âme humaine. Elle parle de l’homme qui reçoit le souffle de Dieu. Le même auteur du 4e siècle établira encore un lien nouveau entre le serpent et le diable. Sous l’influence des Pères de l’Eglise qui imposeront une hiérarchisation entre les êtres vivants, cette vision aura une répercussion importante sur le statut des animaux, dès lors assimilés à la tentation, au péché ou au démon. Les exégètes récents ont toutefois démontré une autre interprétation possible, celle de Saint-François d’Assise qui prêche aux oiseaux, suivant à la lettre les préceptes du Christ. Les anciennes Eglises d’Orient ont elles aussi conservé des versions de la Bible plus favorables aux animaux, avec l’idée d’une résurrection et d’un Jugement dernier pour toutes les créatures. Saint-Pierre lui-même parle de la Nouvelle Terre après le Jugement dernier sans mentionner l’absence d’animaux. A l’inverse, le christianisme occidental majoritaire a retenu une vision du paradis peuplé uniquement par l’homme et les végétaux, précise Eric Baratay. Théologie animale Côté protestant, le médecin, pasteur et théologien Albert Schweitzer sera dès le début du 20e siècle un grand défenseur des animaux, relève Matthias Zeindler. Il développe une «Ethique pour la vie», exprime l’idée qu’il faut faire preuve de miséricorde envers tout être vivant. Il tente aussi de sensibiliser ses paroissiens à l’enfer des animaux tués dans les abattoirs ou encore au martyre des bovins entassés dans les wagons à bestiaux. Mais le grand travail de réflexion sur la relation de l’homme à l’animal est effectué dans le monde protestant dès les années 60 et 70 en Allemagne, en Angleterre et aux Etats-Unis. Du côté catholique, ce mouvement encouragera dans les années 1980 le pape Jean Paul II à désigner Saint-François patron de

5 ENSEMBLE 2022 /64 —– Doss i er Les animaux de ferme recevaient autrefois la bénédiction à l’intérieur de l’église. Hoftiere erhielten in der Vergangenheit den Segen der Kirche. l’écologie et des animaux. Par la suite, des théologiens et pasteurs comme le prêtre anglican Andrew Linzey qui prône une théologie animale très poussée, tendent à revaloriser encore davantage la nature de l’animal et à l’intégrer dans l’histoire religieuse. Au 16e et au 17e siècle, les protestants ont pourtant vivement rejeté les animaux, écartant la vie des saints où les bêtes aident notamment à convertir les hommes. Ils voient les animaux comme des créatures inférieures. Et le catholicisme de la Contre-Réforme va suivre cette tendance dès le milieu du 17e siècle et évacuer les statues des animaux des églises, rapporte encore l’historien français. Il faut savoir que jusque-là, les chiens pouvaient entrer dans les édifices religieux, note Eric Baratay. Et cela ne choquait personne de voir des cochons manger des os dans les cimetières. Les animaux de ferme recevaient aussi les bénédictions dans l’église, allant jusqu’à tourner autour de la statue du saint censé les protéger. Le but était alors de préserver les animaux des maladies, comme l’on pratiquait des bénédictions pour les maisons, les cultures, la mer ou pour se défendre des épidémies. Cérémonies œcuméniques En 2015, le pape François va plus loin que Jean Paul II en reprenant à son compte le travail des théologiens réformés. Dans son encyclique Laudato si’, il demande une séparation entre les philosophies grecques platoniciennes et le christianisme. Il appelle ainsi à un véritable christianisme biblique avec une vision beaucoup plus favorable envers les animaux et les créatures de Dieu. Il invite aussi les fidèles à suivre l’exemple de Saint-François. «On voit bien que la réflexion sur l’écologie, la théologie de l’écologie, de la nature, des animaux est un très bon moyen de faire de l’œcuménisme. On évite ainsi les sujets qui fâchent et on peut se rapprocher dans une vision commune de la Création», souligne l’historien des animaux. Développées en Allemagne dans les années 80, les cérémonies œcuméniques ou les messes avec animaux se sont peu à peu répandues en Suisse. Il y a six ans, près de 150 personnes assistaient au premier culte avec animaux organisé par la pasteure du Par8 Françoise Surdez dans le Jura bernois. Depuis, la loge de La Chaux aux Reussilles accueille chaque année des humains et leurs compagnons pour une cérémonie œcuménique aux alentours de la fête de François d’Assise. «Nous avons réalisé, avec certains collègues, que ce type de célébration correspondait à un besoin profond de la société. Le besoin du lien, bien au-delà d’une conception utilitariste des animaux», déclarait la pasteure à l’issue de ce culte en octobre dernier. Pour la pasteure, il s’agit surtout de bénir tous les êtres vivants, de rappeler la bienveillance inconditionnelle de Dieu pour toute la Création et enfin de montrer que l’être humain n’est pas supérieur à l’animal qui a été créé avant lui. Des célébrations qui se pratiquent aussi bien dans les régions rurales que dans les villes. Ainsi l’abbé Olivier Jelen propose une bénédiction des animaux au refuge de Sainte-Catherine, siège © KEYSTONE / DPA / Federico Gambarini

6 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /64 de la Société vaudoise pour la protection des animaux. Des cérémonies du même type ont été organisées à l’église Saint-François à Lausanne ou à l’église Sainte-Elisabeth de Bâle. L’âme des animaux Pour la plupart des Réformés, il ne fait aujourd’hui plus guère de doute que les animaux ont une âme. «Hormis à l’époque de Descartes, qui considérait l’animal comme une machine, l’Eglise a toujours admis qu’il avait une âme», souligne la pasteure de Tavannes. L’âme des animaux a cependant longtemps été considérée comme mortelle, nuance Eric Baratay. Quoiqu’il en soit, la réalité des émotions, des ressentis comme la peur ou la joie chez les animaux n’est plus remise en question, souligne Matthias Zeindler. En revanche, leur mise à mort n’est pas considérée dans tous les cas comme un péché, dès lors que Dieu a donné l’autorisation de les manger. Par contre, il existe dans la Bible une série de recommandations pour ne pas abuser, pour tuer les bêtes en les faisant souffrir le moins possible. Une certaine modération est prônée, mais où s’arrête-t-elle? Eric Baratay relève qu’au milieu du 20e siècle, l’Eglise ne voyait aucun problème à l’élevage et à l’abattage industriel. Mais attention! Si tuer est un droit, ce privilège relève cependant de la faute. C’est pourquoi, l’abstinence de viande a longtemps été importante dans l’histoire du christianisme et des différents ordres religieux. Dans la société en général, il s’agissait aussi de respecter l’autorisation divine en ne mangeant que peu de viande. Encore des progrès à faire Si la cause animale a bien progressé ces 40 dernières années à la fois dans la société et au sein du christianisme, des progrès restent encore à accomplir. Ils sont encore timides du côté catholique, mais à l’échelle historique, le tournant est néanmoins assez rapide, estime Eric Baratay. «Depuis les années 80, on est allé très loin dans l’exploitation animale et il faut à présent en sortir. Il y a 30 ans, l’encyclique du pape François aurait encore été inimaginable.» Même si le texte n’apporte pas de recommandations concrètes sur la vivisection ou l’expérimentation animale par exemple et va moins loin que les positions réformées. Dans la société actuelle, la sensibilité envers les dommages à l’environnement semble davantage prégnante que le souci du bien-être des animaux. «L’écospiritualité, ce courant émergent d’une déception face à une Eglise trop dogmatique et conservative, mais aussi d’une redécouverte d’une foi par le biais de courants méditatifs et de l’évolution de la société avance plus vite et touche une autre population que celle qu’on rencontre majoritairement dans nos églises. Nous sommes un peu à la traîne, nous autres protestants et catholiques en matière de défense et de protection des animaux», constate Françoise Surdez. Bien entendu, il est toujours possible d’en faire plus, relève Matthias Zeindler. Mais la problématique du réchauffement climatique attire aussi davantage l’attention sur les conséquences de ce phénomène sur les hommes et les animaux. Des philosophes comme l’australien Peter Singer ont par ailleurs pris dès les années 70 certaines positions radicales contre le spécisme et la discrimination arbitraire entre les espèces, démontrant que toute vie a la même valeur. Des idées qui ont amené à de véritables prises de conscience et qui remettent en question la place privilégiée de l’homme parmi les espèces. © KEYSTONE / Urs Flüeler Aujourd’hui encore, des animaux sont impliqués dans des célébrations œcuméniques. Auch heute werden Tiere in kirchliche Feierlichkeiten einbezogen.

7 ENSEMBLE 2022 /64 —– Doss i er D Lange Zeit hatten sie einen schlechten Ruf oder wurden gar verteufelt, nun erobern sich die Tiere aber nach und nach ihren Platz im Christentum zurück. Seit vierzig Jahren formiert sich bei den Reformierten eine Tiertheologie, die zu einer Veränderung der Beziehung zwischen Menschen und Tieren aufruft. Von Nathalie Ogi Von der Schlange über die Taube, den Esel oder den Fisch bis hin zum Lamm: Die Bibel ist von Tieren bevölkert. Tiere waren damals stärker im Bewusstsein der Menschen verankert als heute. Man dürfe nicht vergessen, dass die Heilige Schrift zu einer Zeit geschrieben wurde, in der die Menschen noch enger mit den Tieren zusammenlebten, in einer grösstenteils agrarisch geprägten Gesellschaft, in der die Beziehung zum Tier eine andere Qualität hatte, hält der Theologe Matthias Zeindler fest. Eine vegetarische Ernährung war undenkbar. In den Evangelien ist nachzulesen, dass Jesus Fisch ass. In der Genesis hingegen ist der Mensch noch Vegetarier. Erst nach der Sintflut wird Noah zum ersten Menschen, dem Gott das Recht zugesteht, Fleisch zu essen. Tatsächlich hat sich die Sicht auf das Tier im Verlauf der Jahrhunderte und je nachdem, wer an der Verfassung der Bibel beteiligt war, ständig gewandelt. Es gibt keine einheitliche Antwort auf die Frage, wo der Platz des Tiers sei. «So wird in der Genesis dezidiert die Idee einer Gemeinschaft von Gottes Geschöpfen vertreten. Erst nach und nach wird unter dem Einfluss der griechischen Philosophen ein stärkerer Unterschied zwischen Menschen und Tieren gemacht», führt der Spezialist für Mensch-Tier-­ Beziehungen Eric Baratay aus. Im 4. Jahrhundert v. Chr. betont der Verfasser des Buchs der Weisheit die besondere Natur des Menschen, der – anders als die Tiere – über eine unsterbliche spirituelle Seele verfüge. In der Genesis werden aber keine Aussagen über die Natur der menschlichen Seele gemacht. In ihr ist die Rede von Menschen, denen der Atem Gottes eingehaucht wird. Der genannte Autor aus dem 4. Jahrhundert stellt auch eine Beziehung zwischen der Schlange und dem Teufel her. Unter dem Einfluss der Kirchenlehrer, die eine Hierarchisierung der Lebewesen vornahmen, wirkte sich diese Einstellung deutlich auf die Stellung der Tiere aus, die nun mit der Versuchung, der Sünde oder dem Satan in Verbindung gebracht wurden. Die moderneren Exegeten haben auch eine andere mögliche Auslegung ins Spiel gebracht, nämlich jene des heiligen Franz von Assisi, der den Vögeln predigt und damit die Gebote Christi wörtlich befolgt. Die alten Kirchen des Orients haben ebenfalls Bibelversionen bewahrt, die Tiere positiver darstellen, mit der Vorstellung eines Jüngsten Gerichts für sämtliche Geschöpfe. Der heilige Petrus selbst spricht von der neuen Erde nach dem Jüngsten Gericht, ohne dabei das Fehlen von Tieren zu erwähnen. Das westliche Christentum, das die Mehrheit stellt, habe hingegen eine Vision von einem Paradies vertreten, in dem ausschliesslich Menschen und Pflanzen Platz haben, präzisiert Eric Baratay. © KEYSTONE / Georgios Kefalas Le martyre des animaux entassés dans les convois de bétail. Das Martyrium von Tieren, die bei Viehtransporten zusammengepfercht werden.

8 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /64 Tiertheologie Aufseiten der Protestanten erwies sich der Arzt, Pfarrer und Theologe Albert Schweitzer ab Anfang des 20. Jahrhunderts als grosser Anwalt der Tiere, erzählt Matthias Zeindler. Er entwickelte eine «Ethik der Ehrfurcht vor dem Leben» und vertrat die Idee, man müsse sich gegenüber jedem Lebewesen barmherzig zeigen. Er versuchte zudem, die Kirchgänger zu sensibilisieren für die Hölle der Tiere, die in Schlachthöfen getötet werden, oder für das Martyrium von Rindern, die bei Viehtransporten zusammengepfercht werden. Die tiefgreifenden Überlegungen bezüglich der Beziehung zwischen Mensch und Tier wurden in der protestantischen Welt aber in den 60er- und 70erJahren in Deutschland, Grossbritannien und den USA angestellt. Aufseiten der Katholiken brachte die Bewegung in den 1980er-Jahren den Papst Johannes Paul II. dazu, Franz von Assisi zum Schutzpatron der Ökologie und der Tiere zu erklären. Anschliessend arbeiteten Theologen und Pfarrer wie der anglikanische Priester Andrew Linzey, der eine sehr prononcierte Tiertheologie vertritt, darauf hin, die Natur des Tiers noch stärker aufzuwerten und in die Religionsgeschichte zu integrieren. Im 16. und 17. Jahrhundert stuften die Protestanten allerdings Tiere herab und rückten die Leben von Heiligen in den Hintergrund, in denen Tiere insbesondere dabei mitgeholfen haben, Menschen zu bekehren. Sie sahen Tiere als minderwertige Geschöpfe an. Der Katholizismus der Gegenreformation folgte dieser Tendenz ab der Mitte des 17. Jahrhunderts und montierte Tierstatuen in den Kirchen ab, wie der französische Historiker berichtet. Man müsse hierbei wissen, dass Hunde bis anhin religiöse Bauwerke betreten durften, fügt Eric Baratay an. Und es störte sich niemand daran, dass sich Schweine auf Friedhöfen an Knochen gütlich taten. Hoftiere erhielten zudem den Segen der Kirche. Das ging so weit, dass man das Standbild des Heiligen umkreiste, der ihr Schutzpatron war. Ziel dabei war, dass die Tiere vor Krankheiten verschont blieben. Tiersegnungen wurden ausgesprochen, wie man Segnungen für Häuser, Felder und das Meer aussprach, oder um sich vor Epidemien zu schützen. Ökumenische Gottesdienste 2015 ging Papst Franziskus noch einen Schritt weiter als Johannes Paul II., indem er die Arbeit der reformierten Theologen auf seine Weise weiterführte. In seiner Enzyklika Laudato si’ forderte er eine Trennung zwischen den griechisch-platonischen Philosophien und dem Christentum. Er rief zu einem echten biblischen Christentum auf, das gegenüber Tieren und Gottes Geschöpfen positiver eingestellt sein solle. Und er forderte die Gläubigen dazu auf, dem Beispiel des heiligen Franziskus zu folgen. «Man sieht, dass Überlegungen zur Ökologie, zur Theologie der Ökologie, zur Natur und zu den Tieren ein sehr gutes Mittel sind, ökumenisch tätig zu sein. Man umgeht so Themen, die für Kontroversen sorgen könnten, und man kann sich unter dem Dach einer gemeinsamen Vision der Schöpfung annähern», führt der Tierhistoriker aus. Die in Deutschland Ende der 80er-Jahre aufkommenden ökumenischen Gottesdienste mit Tieren haben nach und nach auch in der Schweiz Fuss gefasst. Es ist nun sechs Jahre her, dass gegen 150 Personen im Berner Jura einem Gottesdienst mit Tieren beiwohnten. Organisiert wurde er von Françoise Surdez, Pastorin von Par8. Seither empCulte œcuménique avec animaux en plein air à Sursee. Ökumenischer Tiergottesdienst im Freien, Sursee. © KEYSTONE / Urs Flüeler

9 ENSEMBLE 2022 /64 —– Doss i er fängt die Loge (grosser Holzschuppen) von La Chaux aux Reussilles jedes Jahr zeitnah zum Tag von Franz von Assisi Menschen mit ihren tierischen Gefährten für einen ökumenischen Gottesdienst. «Zusammen mit Kolleginnen und Kollegen haben wir festgestellt, dass diese Art von Feier einem tief verankerten Bedürfnis der Gesellschaft entspricht. Es ist das Bedürfnis nach Bindung, das über eine rein utilitaristische Sicht auf die Tiere hinausgeht», erklärte die Pfarrerin nach dem Gottesdienst vom vergangenen Oktober. Für sie geht es vor allem darum, sämtliche Lebewesen zu segnen, an die bedingungslose Güte von Gott gegenüber der gesamten Schöpfung zu erinnern und schliesslich auch zu zeigen, dass der Mensch nicht über dem Tier steht, das vor ihm erschaffen wurde. Solche Gottesdienste werden sowohl in ländlichen Gegenden als auch in Städten durchgeführt. So veranstaltet etwa der Pfarrer Olivier Jelen Tiersegnungen im Tierheim Sainte-Catherine, dem Sitz des Waadtländer Tierschutzvereins. Veranstaltungen dieser Art finden auch in der Kirche Saint-François in Lausanne oder der Elisabethenkirche in Basel statt. Die Seele der Tiere Bei den meisten Reformierten herrscht heutzutage kein Zweifel daran, dass Tiere über eine Seele verfügen. «Mit Ausnahme der Zeit von Descartes, der das Tier als Maschine ansah, hat die Kirche immer zugestanden, dass Tiere eine Seele haben», betont die Pfarrerin von Tavannes. Diese sei allerdings lange Zeit als sterblich angesehen worden, führt Eric Baratay aus. Wie dem auch sei – dass Tiere Emotionen und Gefühle wie Angst oder Freude empfinden können, werde nicht mehr in Frage gestellt, hält Matthias Zeindler fest. Hingegen wird das Töten von Tieren nicht immer als Sünde angesehen, hat doch Gott sein Einverständnis gegeben, sie zu essen. In der Bibel findet man aber eine Reihe von Empfehlungen, die dazu führen sollen, dass Tiere nicht missbraucht werden oder bei der Tötung möglichst wenig leiden müssen. Es wird eine gewisse Mässigung gepredigt, aber wo findet diese ihre Grenzen? Eric Baratay führt aus, dass die Kirche Mitte des 20. Jahrhunderts überhaupt kein Problem sah in der Zucht und der industriell organisierten Schlachtung. Aber Achtung! Töten ist zwar ein Recht, aber dieses Privileg lädt Schuld auf. Deshalb war auch der Verzicht, Fleisch zu essen, in der Geschichte des Christentums und der verschiedenen religiösen Orden lange Zeit so wichtig. In der Gesellschaft ganz allgemein ging es auch darum, die Erlaubnis von Gott zu achten, indem man nur wenig Fleisch ass. Es gibt noch einiges zu tun Im Hinblick auf das Tierwohl wurden zwar in den letzten 40 Jahren sowohl in der Gesellschaft als auch im Christentum viele Fortschritte gemacht, aber es gibt doch noch einiges zu tun. Die Fortschritte sind zwar aufseiten der Katholiken noch bescheiden, aber historisch betrachtet erfolge der Paradigmenwechsel doch rasch, meint Eric Baratay. «Seit den 80er-Jahren ist man in Sachen Ausbeutung von Tieren sehr weit gegangen, es ist an der Zeit, davon wegzukommen. Noch vor 30 Jahren wäre die Enzyklika von Papst Franziskus undenkbar gewesen» – obwohl der Text beispielsweise bezüglich Vivisektion oder Tierversuchen keine konkreten Empfehlungen enthält und auch weniger weit geht als die reformierten Positionen. In der heutigen Gesellschaft scheint die Sensibilität gegenüber Schäden an der Umwelt ausgeprägter zu sein als die Sorge ums Tierwohl. «Die Ökospiritualität – eine Strömung, die aus der Enttäuschung über eine zu dogmatische und konservative Kirche entstanden ist, aber auch aufgrund der Wiederentdeckung eines Glaubens, der sich an meditativen Praktiken ausrichtet, und aufgrund der Gesellschaft, die sich rasch(er) entwickelt – spricht eine andere Bevölkerung an als jene, die wir in unseren Kirchen mehrheitlich vorfinden. Wir anderen Protestanten und Katholiken hinken in Sachen Verteidigung und Schutz von Tieren ein wenig hintennach», hält Françoise Surdez fest. Natürlich sei es immer möglich, mehr zu machen, sagt Matthias Zeindler. Aber das Problem der Klimaerwärmung lenkt die Aufmerksamkeit auch stärker auf die Folgen dieser Entwicklung für Menschen und Tiere. Philosophen wie der Australier Peter Singer haben übrigens ab den 70er-Jahren radikale Positionen gegen den Speziesismus und die willkürliche Diskriminierung gegenüber anderen Spezies eingenommen. Sie vertreten die Haltung, jedes Leben verfüge über dasselbe Recht. Diese Ideen haben zu einem Bewusstseinswandel geführt, und sie hinterfragen die privilegierte Stellung, die der Mensch unter den Geschöpfen innehat. Pour une cohabitation pacifique entre l’homme et l’animal. Für ein friedliches Zusammenleben von Mensch und Tier. © KEYSTONE / MAURITIUS IMAGES / Udo Siebig

10 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /64 Die Frage, wie wir mit Tieren umgehen, sollte einen höheren Stellenwert in unseren Kirchen haben, findet der Arbeitskreis Kirche und Tiere (AKUT). Das Ziel des ökumenischen Vereins ist es, das Bewusstsein für das Tierwohl in den Kirchen zu stärken und sich für einen respektvolleren Umgang mit den Tieren einzusetzen. Von Nicole Bonnemain* Die meisten Menschen würden sagen, dass es nicht in Ordnung ist, wenn es Tieren nicht gut geht, sie krank oder traurig sind oder leiden müssen. Sie sind auch der Ansicht, dass Tiere empfindungsfähige Lebewesen sind, mit denen wir eine Verletzlichkeit an Körper und Geist teilen, weswegen ihr Wohlergehen wichtig ist. In der Realität ist die Lage vieler Tiere auf unserer Welt jedoch dramatisch. Milliarden von Tieren müssen als «Nutztiere» in der Massentierhaltung oder in Versuchslabors ein Leben fristen, das ethisch höchst bedenklich ist. Wildlebende Tiere leiden unter Lebensraumschwund und Umweltverschmutzung, und weltweit sterben immer mehr Tierarten aus. Diese Tiere leiden still. Sie leben ihr Leben nach den Regeln ihrer eigenen Natur und können nicht für ihre Rechte kämpfen. Aber wir bestimmen über ihre Leben, wir beuten sie aus, weil wir stärker sind und es können. Der deutsche Philosoph Richard David Precht hat in seinem Buch «Wer bin ich – und wenn ja, wie viele?» ein Gedankenexperiment angestellt, mit dem er unseren Umgang mit dem Rest der Schöpfung hinterfragt: Ausserirdische Lebewesen landen auf der Erde. Sie sind dem Menschen körperlich und geistig weit überlegen. Sie unterjochen die Menschen, lassen sie für sich arbeiten, führen medizinische Versuche mit ihnen durch, essen ihr Fleisch und verarbeiten ihre Haut zu Leder. Auch Menschenkinder werden gemästet und verspeist. Ihr grausames Tun verteidigen sie mit ihrer Überlegenheit und der Tatsache, dass ihnen Menschenfleisch einfach so gut schmeckt. Precht stellt damit die Frage: Kann es aus ethischer Sicht richtig sein, Tieren Gewalt anzutun, wenn wir den gleichen Umgang mit Menschen konsequent ablehnen? Bewahrung der Schöpfung Tatsache ist: Die Kirchen haben sich traditionell wenig für das menschengemachte Leid von Tieren interessiert. Dabei ist «die Barmherzigkeit gerade gegenüber Tieren auch in der christlichen Liebesethik zentral», wie der Theologe und Tierethiker Dr. Christoph Ammann sagt. Christoph Ammann ist seit 2016 Präsident des ökumenischen Vereins Arbeitskreis Kirche und Tiere «AKUT». Gemeinsam mit der Geschäftsleiterin Dr. Eveline Schneider Kayasseh, drei reformierten Pfarrpersonen und einer Katechetin im Vorstand setzt er sich dafür ein, dass Tiere in den Kirchen als Mitgeschöpfe wahrgenommen werden, denen wir Gerechtigkeit schulden. Ammann findet: «Es ist evident, dass uns, dass die Kirche das Leiden der Tiere etwas angeht.» Denn aus christlicher und biblischer Sicht hat der Mensch eine Verantwortung für das Tier als Mitgeschöpf. Menschen und Tiere geben sich ihren Lebensraum und ihre Lebensversorgung nicht selber. Sie verdanken ihr Leben Gott. Das verbindet sie. Menschen und Tiere sind nur ein Teil des grossen Gesamtgefüges der Schöpfung. Als Mitgeschöpfe verdienen die Tiere unsere Achtung und unseren Respekt. Auch sogenannte «Nutztiere» stellen aus christlicher Sicht weit mehr als ihr Nutzwert dar. Die christliche Sonderstellung des Menschen und die Beauftragung der Menschen zur Herrschaft über die Tiere und über die Erde insgesamt (1. Mose 1,27f; Psalm 8,7-9) sind vor dem geschilderten Hintergrund zu lesen und zu deuten. Die menschliche Herrschaft über die Tiere soll eine Herrschaft der Liebe und der Fürsorge sein. Als Gottes Ebenbild hat der Mensch die Schöpfung – und damit auch die Tiere – zu bewahren. Unsere Haltung zu den Tieren war in den letzten Jahrhunderten indessen weniger durch Liebe als durch Dominanz geprägt. Wir haben darüber hinaus so tiefgreifend in das natürliche Gleichgewicht unserer Umwelt eingegriffen, dass auch V E R E I N A K U T Für mehr gelebte Mitgeschöpflichkeit * Mitarbeiterin Refbejuso, Fachstelle Finanzen © KEYSTONE / NATURE PICTURE LIBRARY NPL / Willem Kolvoort Wildlebende Tiere leiden unter Lebensraumschwund und Umweltverschmutzung. Les animaux sauvages souffrent de la disparition de leur habitat et de la pollution de l’environnement.

1 1 ENSEMBLE 2022 /64 —– Doss i er unsere eigene Zukunft in Gefahr ist. Es ist dringend nötig, umzusteuern und unser Zusammenleben mit den Tieren neu zu überdenken: weg von der Vorstellung eines absoluten Vorrangs des Menschen und hin zu einem neuen Verhältnis zu den Tieren, das von Respekt und Gerechtigkeit getragen ist. Dafür setzt sich AKUT ein. Um dieses Anliegen zu konkretisieren, hat der Verein im Herbst 2020 die Selbstverpflichtung «Tierfreundliche Kirche» lanciert. Für mehr Tiergerechtigkeit In Ergänzung und Anlehnung an die Zertifizierung «Grüner Güggel» und im Rahmen der «Bewahrung der Schöpfung», die sich die Kirchen auf die Fahne geschrieben haben, sollen kirchliche Institutionen mit der neuen Selbstverpflichtung «ihren Willen bekunden, den respektvollen Umgang mit Tieren mit hoher Priorität zu fördern – zum Wohl aller Geschöpfe». Mit dieser Initiative möchte AKUT gemeinsam mit kirchlichen Institutionen ein Zeichen für die Tiere setzen als unsere Mitgeschöpfe und Menschen zu einem mitfühlenderen und rücksichtsvolleren Umgang mit Tieren motivieren. «Die abstrakte Bewahrung der Schöpfung muss auf die individuelle Ebene der Tiere heruntergebrochen werden und in unserer Verantwortung gegenüber ihrer Individualität resultieren», sagt Christoph Ammann. AKUT setzt sich auch auf anderen Ebenen dafür ein, dass Menschen in den Kirchen ihr Mitgefühl auf alle empfindungsfähigen Lebewesen ausdehnen. So beispielsweise mit Vorträgen an Erwachsenenbildungsveranstaltungen oder mit Gottesdiensten, in denen die Mensch-Tier-Beziehung im Mittelpunkt steht. Auch die jungen Generationen sollen gegenüber Tierleid nicht gleichgültig bleiben. Gemeinsam mit der Reformierten Landeskirche des Kantons Zürich erarbeitete der Verein 2021 erlebnispädagogische Unterlagen zum Thema «Tierethik» für die Konfirmationsarbeit oder den Religionsunterricht mit Jugendlichen. Die drei Bausteine «Besuch auf einem Lebenshof», «Freundschaft und Verantwortung» sowie «Besuch im Zoo» eröffnen erlebnispädagogische Zugänge, um bei Jugendlichen ein nachhaltiges Bewusstsein für die Beziehungen von Menschen und Tieren zu entwickeln. Die Bausteine können auf der Website von AKUT kostenlos heruntergeladen werden. Aufklärungsarbeiten und Informationen über die christliche Mensch-Tier-Beziehung tragen zu einer besseren, will heissen gewaltfreieren und leidärmeren Beziehung zwischen den Mitgeschöpfen Mensch und Tier bei. Das Handeln von AKUT hat deshalb für unsere Kirche sehr hohe Relevanz. Vielleicht sollten wir gerade zur kommenden Osterzeit darüber nachdenken, wie wir unsere Kräfte zum Wohl aller Lebewesen einsetzen können. © KEYSTONE / SCIENCE PHOTO LIBRARY SPL / Tony Camacho Weiterführende Links: Arbeitskreis Kirche und Tiere: arbeitskreis-kirche-und-tiere.ch/ Tierfreundliche Kirche: www.tierfreundlichekirche.ch/ Der Arbeitskreis Kirche und Tiere finanziert seine Arbeit hauptsächlich über Mitgliederbeiträge, Spenden und Kollekten. Die Vorstandsmitglieder leisten ihren Einsatz ehrenamtlich. AKUT unterstützen: arbeitskreis-kirche-und-tiere.ch/unterstuetzen Die abstrakte Bewahrung der Schöpfung muss auf die individuelle Ebene der Tiere heruntergebrochen werden. La sauvegarde abstraite de la Création doit s’appliquer au niveau concret des animaux.

12 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /64 L’ASSOCIATION AKUT Renforçons nos liens avec les êtres vivants Nous devrions accorder davantage d’importance à la question de nos relations avec les animaux, estime l’association AKUT («Arbeitskreis Kirche und Tier»). Cette organisation œcuménique entend renforcer l’attention au bien-être animal au sein des Eglises. Elle s’engage pour les traiter de manière plus respectueuse. Par Nicole Bonnemain* La plupart des gens s’accordent à dire qu’il n’est pas acceptable que des animaux soient mal en point, malades, tristes ou doivent souffrir. Ils sont aussi d’accord pour affirmer que ceux-ci sont des créatures sensibles, avec qui nous partageons une vulnérabilité de corps et d’esprit, raison pour laquelle leur bien-être est important. Pourtant, dans les faits, la situation de nombreux animaux de par le monde est dramatique. Des milliards d’entre eux doivent végéter leur vie durant dans des élevages intensifs ou des laboratoires d’expérimentations comme du «bétail». Ethiquement, cette situation est très préoccupante. La faune sauvage souffre de la réduction de son espace vital et de la pollution. Un peu partout, de plus en plus d’espèces disparaissent. Ces animaux souffrent en silence. Ils vivent leur vie selon les lois de leur F propre nature et ne peuvent pas se battre pour leurs droits. Mais nous régissons leur existence, nous les exploitons, parce que nous sommes plus forts et que nous en sommes capables. Le philosophe allemand Richard David Precht, dans son livre «Qui suis-je – et si oui, combien?», se livre à un exercice mental dans lequel il interroge nos rapports avec le reste de la Création. Une espèce extraterrestre débarque sur Terre. Ces êtres sont bien en avance sur nous sur les plans physique et mental. Ils assujettissent les humains, les font travailler pour eux, conduisent des expériences médicales sur eux, mangent leur chair et utilisent leur peau pour faire du cuir. Même les enfants sont engraissés et dégustés. Ils justifient leurs actes par leur supériorité et par le fait que la chair humaine est simplement délicieuse. Richard Precht pose ainsi la question: est-ce qu’il est éthiquement juste d’exercer une violence contre les animaux alors qu’en toute logique, on rejette le même comportement envers des êtres humains? Sauvegarder la Création C’est un fait: traditionnellement, les Eglises se sont peu intéressées à la souffrance infligée par les humains aux animaux. En même temps, «la compassion envers les animaux est justement centrale dans l’éthique chrétienne de l’Amour», comme le dit le Dr Christoph Ammann, théologien et éthicien du monde animal. Depuis 2016, il préside l’association œcuménique «AKUT». Avec la directrice, la Dr Eveline Schneider Kayasseh, trois personnes du corps pastoral réformé et une catéchète, * Collaboratrice Refbejuso, service des finances © KEYSTONE / MAURITIUS IMAGES / Stephan Schulz Nutztiere in der Massentierhaltung: Ethisch höchst bedenklich. Les animaux élevés en batterie: une question éthique préoccupante.

13 ENSEMBLE 2022 /64 —– Doss i er il s’engage au sein du comité directeur pour que les animaux, des êtres à qui nous devons l’équité, soient acceptés dans les Eglises comme nos semblables. Pour Christoph Ammann, «il est clair que la souffrance des animaux nous concerne et concerne l’Eglise». Car du point de vue chrétien et biblique, l’humain est responsable des animaux. Les humains et les animaux ne créent pas eux-mêmes leur espace de vie et leur subsistance. Ils les doivent à Dieu. Cela les lie. Ils ne sont qu’une partie du grand Tout de la Création. En tant que semblables, les animaux méritent notre attention et notre respect. Du point de vue chrétien, même les animaux dits de rente représentent bien plus que leur valeur productive. La position particulière des êtres humains dans le christianisme, leur mission de dominer les animaux et toute la Terre (Genèse 1, 27s.; Psaumes 8, 7-9), doit être lue et comprise en tenant compte de tout ce qui a été dit ici. La domination humaine sur les animaux doit être faite d’amour et de sollicitude. Créé à l’image de Dieu, l’humain doit sauvegarder la Création, et avec elle les animaux. Durant les derniers siècles, notre position face aux animaux a été moins imprégnée par l’amour que par la domination. De plus, nous avons tant interféré en profondeur avec l’équilibre naturel de notre environnement que notre propre futur est en danger. Il est urgent de renverser la vapeur et de repenser notre relation avec les animaux. Eloignons-nous de la primauté absolue de l’humain et retrouvons une nouvelle relation avec eux, une relation guidée par le respect et l’équité. C’est pour tout cela qu’AKUT s’engage. Afin de concrétiser cet engagement, l’association a lancé à l’automne 2020 la certification volontaire «Une Eglise respectueuse des animaux». Pour une vraie justice animale Dans le même ordre d’idée que la certification «Coq vert», et dans le cadre de la «sauvegarde de la Création» dont les Eglises ont fait un objectif, les institutions ecclésiales doivent témoigner par cette nouvelle certification de leur «volonté de favoriser un traitement respectueux des animaux avec la plus grande des priorités – pour le bien de toutes les créatures». AKUT souhaite avec cette initiative, de concert avec les Eglises, lancer un signal en faveur des animaux, nos semblables. Et motiver les gens à être plus empathiques et bienveillants envers ces derniers. «La sauvegarde abstraite de la Création doit s’appliquer au niveau concret des animaux, et se refléter dans notre responsabilité envers leur individualité», explique Christoph Ammann. AKUT s’engage aussi à d’autres niveaux, afin que les membres des Eglises élargissent leur compassion à tous les êtres vivants sensibles. Elle propose par exemple des présentations lors de formations pour les adultes, ou des cultes durant lesquels la relation humains-animaux est mise au centre. Les jeunes générations non plus ne doivent pas rester indifférentes à la souffrance animale. En collaboration avec l’Eglise réformée du canton de Zurich, l’association a préparé en 2021 un dossier pédagogique sur le thème de l’éthique animale pour les travaux de confirmation ou les cours de religion destinés aux jeunes. Les trois éléments pédagogiques «Visite d’un foyer d’accueil pour animaux», «Amitié et responsabilité» et «Visite au zoo» ouvrent la porte à des expériences qui permettent aux jeunes de développer une conscience durable des relations entre les humains et les animaux. Ce matériau peut être téléchargé gratuitement depuis le site d’AKUT. Le travail pédagogique et d’information sur la relation chrétienne entre les humains et les animaux contribue à un meilleur rapport entre les êtres vivants, un rapport moins basé sur la violence et la douleur. Pour notre Eglise, l’action d’AKUT revêt donc une très grande importance. Peut-être devrions nous songer à la façon d’engager nos forces en faveur du bien-être de tous les êtres vivants, précisément à l’occasion de la prochaine période pascale. © KEYSTONE / BIOSPHOTO / Sylvain Cordier Aus christlicher und biblischer Sicht hat der Mensch eine Verantwortung für das Tier als Mitgeschöpf. D’un point de vue chrétien et biblique l’humain est responsable des animaux.

14 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /64 L’abbé Olivier Jelen a fondé il y a 20 ans une association internationale pour le respect des animaux. Il est aussi connu pour célébrer chaque année des cérémonies, souvent œcuméniques, pour bénir nos amies les bêtes un peu partout en Suisse romande. Par Nathalie Ogi «Aujourd’hui, la Fraternité pour le respect animal est surtout active sur internet», explique le président fondateur de l’association internationale née en 2004 à Montreux. Dès le début, cette organisation s’est voulue internationale et a compté parmi ses membres plusieurs prêtres, dont certains d’origine africaine. «En 2007, nous avons mené une grande action, tentant de contacter tous les évêques francophones, en France et en Suisse notamment, en vue d’obtenir un soutien pour la cause animale, mais très peu d’entre eux ont répondu», souligne Olivier Jelen qui déplore le manque d’intérêt de ses pairs à ce sujet. «Depuis la publication du Laudato si’ du pape François, l’Eglise catholique a entamé une certaine réflexion sur les questions environnementales, mais elle A S S O C I A T I O N Une fraternité avec les animaux reste un peu à la traîne s’agissant de la cause animale», regrette l’abbé qui a été durant trois ans président de l’association AKUT en Suisse alémanique. Depuis 2017, la Fraternité pour le respect animal a quant à elle installé son siège à Lyon. Elle mène des actions pour la protection des animaux, prône le végétarisme ou conduit des campagnes au moment du carême pour lutter contre la tradition de l’agneau pascal par exemple. Plus largement, «elle œuvre pour faire ressortir la place de l’animal de la tradition chrétienne et donner une voix et une présence aux animaux dans l’Eglise et la société en général». L’association met également sur pied des colloques de haut niveau sur la question animale. Le dernier d’entre eux s’est tenu en novembre à Paris et avait pour thème «Quelle étique chrétienne pour les animaux?». Il a rassemblé un panel de conférenciers et entendait faire avancer la réflexion théologique chrétienne sur le sujet. Bénir les animaux Occupé ailleurs, Olivier Jelen a lâché depuis un moment déjà les rênes de l’association. Mais l’abbé continue d’organiser des messes de bénédictions pour les animaux en Suisse romande – une initiative qu’il a lancée dès 2002 à Montreux. L’homme de foi travaille avec des associations comme la Société vaudoise de protection pour les animaux (SVPA). Il a d’abord célébré des messes à la paroisse de Chailly à Lausanne et depuis cinq ou six ans au refuge de Sainte-Catherine, siège de l’association sur les hauts de la capitale vaudoise. Depuis quelques années, la cérémonie est œcuménique et est co-célébrée par la pasteure du Jura bernois Françoise Surdez. L’abbé collabore aussi avec des associations pour les chiens polaires ou les chiens âgés. Pour lui, il s’agit de «bénir ce magnifique lien entre l’homme et l’animal, de montrer l’unité du Créé dans la diversité souhaitée par le Créateur. Et puis il faut aussi ce regard de l’homme bon et généreux envers l’animal. Il y a à reconnaître tout le bien qu’il nous apporte.» Souvent les célébrations présentent aussi des témoignages. Des cérémonies ont ainsi lieu ou eu lieu en plusieurs endroits, à Genève, Payerne et dans le Jura bernois. Si l’Eglise catholique se montre peu engagée envers les animaux, l’abbé Jelen se montre très heureux de voir les Eglises anglicane et réformée en faire davantage. «Je suis confiant. Je vois aujourd’hui des jeunes qui réfléchissent plus à ces questions. La société en général s’intéresse plus à la condition des animaux.» Olivier Jelen © zVg

15 ENSEMBLE 2022 /64 —– Doss i er T I E R E U N D S E E L S O R G E Genug Platz für alle Mariette Schaeren ist Pfarrerin in Täuffelen und hat ein Herz für Tiere. Sie führte bereits verschiedene Gottesdienste durch, an denen Tiere beteiligt waren. Ihr Hund «Churchy» ist stets an ihrer Seite und hat eine positive Wirkung auf Menschen. Von Adrian Hauser Mariette Schaeren ist Pfarrerin in Täuffelen und hat ein besonderes Herz für Tiere. Sie führte bereits verschiedene Gottesdienste durch, an denen Tiere beteiligt waren, gesegnet oder anderweitig gewürdigt wurden. An ihrer Seite ist stets ihr Hund mit dem bezeichnenden Namen «Churchy». Und der hat sogar eine eigene Kolumne. Dies auf den Gemeindeseiten der Zeitung «reformiert.». «Churchy» begleitet Mariette Schaeren auch bei ihrer Arbeit. «Er hat eine seelsorgerliche Begabung», schmunzelt sie. So habe er eine beruhigende und positive Wirkung auf Menschen. Etwa im KUW-Unterricht, wo selbst die Zappeligsten ruhig werden, nachdem sie sein Fell gekrault haben. Oder bei ihren Besuchen im Altersheim, wo er eine Frau mit Demenz dazu brachte, das Bett zu verlassen, obwohl sie sich zuvor tagelang standhaft weigerte, dies zu tun. Oder er half schon Menschen bei der Bewältigung ihrer Trauer. Viel Empathie Für Mariette Schaeren ist es ganz selbstverständlich, die Fähigkeiten von Tieren anzuerkennen und auch einzusetzen. Sie versteht deren Sprache und hatte schon früh eine enge Bindung zu Tieren. Sie ist mit Hunden und Katzen aufgewachsen und fühlte sich als Kind beispielsweise sehr verbunden mit ihrem Familienhund, redete mit ihm und erzählte ihm Geschichten. Und sie sorgte als Jugendliche dafür, dass es im Elternhaus immer mehr Tiere gab. So rettete sie beispielsweise Labormäuse oder brachte andere Kleintiere mit nach Hause. Tierschutz ist für sie eine Selbstverständlichkeit: «Wenn etwas leiden kann, so ist es auch schutzbedürftig», sagt sie. Sie hat viel Empathie für Tiere. Leider werden in ihren Augen die Anliegen jener Menschen, welche den Tieren sehr nahe sind, oft nicht gehört. Ganz still wird ihr dann dafür gedankt, dass sie im Sonntagsgottesdienst diese jeweils in ihre Fürbitten einschliesst. Es erstaunt wenig, dass sie ihre Abschlussarbeit im Theologiestudium dem Thema «Kirche und Tiere» widmete, was damals nicht ganz unbestritten war. Ihrer Meinung nach könnte sich die Kirche noch vermehrt um dieses Thema kümmern. «Tiere stehen wie ältere Menschen, Arme und Kinder hinten an, wenn es um ihre Bedürfnisse geht, da sie sich nicht selber für ihre Rechte einsetzen können», erklärt sie. Sich für Tiere zu engagieren, schliesst für sie nicht aus, dasselbe auch für benachteiligte Menschen zu tun. Es ist also kein Entweder-oder. Für Tiere und Menschen In ihrer eigenen Arbeit haben Tiere einen festen Platz. So hatte sie schon einmal ihr schwarzes Schaf «Oeki» in einem Weihnachtsgottesdienst, das neben der Kirche lebte. Oder am Palmsonntag war ein Esel mit dabei und sie führte auch schon Tierschutzgottesdienste durch. Und dies stösst auf Anklang: So plante sie einmal einen Gottesdienst, an dem Tieren gedankt werden sollte, die für uns Menschen im Arbeitseinsatz sind. Eingeladen waren eine Person mit einem Blindenhund sowie ein Polizist mit seinem Polizeihund. Mariette Schaeren staunte nicht schlecht, als sie die Kirche betrat: Die ganze erste Reihe war besetzt mit Polizeihunden. Die Idee war bei der Polizei so gut angekommen, dass sich viele spontan entschieden, mit ihren Hunden am Gottesdienst teilzunehmen. Und für Mariette Schaeren ist klar: In ihrer Kirche hat es immer genug Platz – für Tiere und Menschen! ©Adrian Hauser Mariette Schaeren mit «Churchy». Mariette Schaeren avec «Churchy».

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