ENSEMBLE Nr. / N° 63 - Januar / Janvier 2022

16 Doss i er —– ENSEMBLE 2021 /63 Tu participes depuis deux ans à Nebelmeer, comment en as-tu eu l’idée? Les années après le suicide de mon père, cette question m’a souvent occupée et a pris beaucoup de place dans mon quotidien. Je ne voulais pas toujours imposer ce sujet à mes collègues. La psychothérapie ne me suffisait pas ou n’était pas tout à fait ce dont j’avais besoin. Cherchant une nouvelle solution, j’ai découvert à mon grand étonnement qu’il existait un groupe d’entraide pour jeunes gens ayant perdu l’un de leurs parents par suicide: «Nebelmeer». J’ai pris rendez-vous pour une première rencontre avec Simone Bühler, animatrice du groupe. Comment se déroule une rencontre à Nebelmeer? Nous sommes un petit groupe, la plupart ont à peu près mon âge. Parfois, Simone fait une introduction, par exemple sur le thème du deuil, puis nous en discutons. Nous pouvons participer activement. Je peux présenter mes propres thématiques. Nous avons aussi déjà fait des randonnées ensemble, à la Toussaint nous avons accompli un rituel au lac de Wohlen en laissant flotter des bougies sur le lac. Des amitiés se sont aussi nouées dans le groupe. Un espace protégé Nebelmeer est une offre qui s’adresse aux adolescentes et adolescents et aux jeunes adultes jusqu’à 30 ans de la région bernoise. Elle est soutenue moralement et financièrement par Refbejuso. Le groupe de Berne se rencontre une fois par mois sous la direction de la pasteure Simone Bühler. Les adolescentes et adolescents et jeunes adultes trouvent ici un espace protégé pour dialoguer et se soutenir mutuellement. Es nahm viel Raum in meinem Alltag ein. Cette question a pris beaucoup de place dans mon quotidien. Qu’apprécies-tu particulièrement dans ces rencontres? Un échange d’égal à égal avec des gens qui ont vécu un événement semblable. Pour moi, c’est précieux qu’il existe à présent un lieu pour parler du suicide. Ce thème prend déjà moins de place dans mon quotidien. Mes échanges avec le groupe Nebelmeer m’ont à nouveau montré que je n’étais pas responsable de mon père et que d’autres avaient été confrontés comme moi au problème de la culpabilité. Aujourd’hui, je comprends beaucoup mieux l’acte de mon père. J’espère qu’il a trouvé la délivrance à laquelle il aspirait et qu’il va mieux là où il est maintenant. © Adrian Hauser

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