ENSEMBLE Nr. / N° 56 - März / Mars 2021

3 ENSEMBLE 2021 /56 —– Edi tor ial Was würden Sie kaufen, wenn Ihnen pro Tag acht Franken zur Verfügung stünden, für Verpflegung, Hygiene, Kleider und andere Güter des täglichen Bedarfs? Brot, ein Stück Käse, Reis, ein wenig Obst? Oder eher Kartoffeln, Eier, Gemüse, ein wenig Speck? Worauf würden Sie verzichten, auf Butter oder Konfitüre, Schokolade oder Kaffee? Und was, wenn das Shampoo schon wieder leer ist? Oder wenn Sie Winterschuhe bräuchten? Und wie be­ zahlen Sie das Zugticket von Konolfingen nach Bern? Für Menschen in der Nothilfe sind solche Fra­ gen keine Gedankenspiele, sondern bittere Reali­ tät. Je nach Kanton erhalten sie zwischen acht und zwölf Franken pro Tag. Für das Staatssekretariat für Migration ist dieser Betrag «für ein menschen­ würdiges Dasein unerlässlich» – gemäss der Schweizerischen Konferenz für Sozialhilfe jedoch entspricht er gerade einmal einem Viertel des Existenzminimums. Die Menschen in der Nothilfe sollen dazu bewogen werden, die Schweiz so rasch als möglich zu verlassen. Denn eigentlich dürften sie gar nicht hier sein. Ihr Asylgesuch wurde ab­ gelehnt. Sie haben keine Aufenthaltsbewilligung, kein Recht auf Arbeit, kein Recht auf Integration. Doch warum gehen sie nicht? Warum verhar­ ren sie oft jahrelang in dieser Situation? Die Schweiz hat sie als nicht schutzbedürftig einge­ stuft – dennoch kehren viele von ihnen aus Angst vor Verfolgung und Repression nicht freiwillig in ihr Herkunftsland zurück. Fehlt ein Rückübernah­ meabkommen, kann sie die Schweiz nicht aus­ schaffen. Also werden sie in notdürftigen Kollek­ tivunterkünften untergebracht, sogenannten Rückkehrzentren. Doch sie werden bleiben. Die Nothilfe ist eine Sackgasse für alle. Für die geflüchteten Menschen, die als «reguläre Illegale» ein perspektivloses und menschenunwürdiges Da­ sein fristen. Und für die Schweiz, die vor ihrem Leid und den entstehenden gesellschaftlichen Kosten die Augen verschliesst. Qu’achèteriez-vous si vous aviez huit francs par jour à disposition pour la nourriture, l’hygiène, les vêtements et autres produits de né­ cessité? Du pain, du fromage, du riz, un fruit? Ou plutôt des pommes de terre, des œufs, des lé­ gumes, du lard? A quoi renonceriez-vous: au beurre ou à la confiture, au chocolat ou au café? Et si le flacon de shampoing était vide? Ou si vous aviez besoin de chaussures d’hiver? Et comment payer votre billet de train? Pour les personnes qui bénéficient de l’aide d’urgence, ces questions ne sont pas un jeu de réflexion, mais une amère réalité. Selon les can­ tons, elles touchent entre huit et douze francs par jour. Pour le Secrétariat d’Etat aux migrations, ce montant est «indispensable à une existence digne» – selon la Conférence suisse des institutions d’ac­ tion sociale, il ne correspond toutefois qu’à un quart du minimum vital. Il s’agit de persuader les personnes bénéficiant de l’aide d’urgence de quit­ ter la Suisse le plus rapidement possible. Après tout, elles ne devraient pas se trouver ici. Leur demande d’asile a été rejetée. Elles n’ont pas de permis de séjour, pas de droit au travail, pas de droit à l’intégration. Mais pourquoi ne partent-elles pas? Pourquoi demeurent-elles souvent des années dans cette situation? La Suisse les a classées comme n’ayant pas besoin de protection – pourtant, beaucoup d’entre elles ne retournent pas volontairement dans leur pays d’origine par peur de la persécution et de la répression. En l’absence d’un accord de réadmission, la Suisse ne peut pas les expulser. Ces personnes sont donc hébergées dans des loge­ ments collectifs de fortune, appelés centres de retour. Mais elles resteront ici. L’aide d’urgence est une impasse pour tout le monde. Pour les réfugiés qui, en tant que «clan­ destins réguliers», mènent une existence inhu­ maine et sans perspectives. Et pour la Suisse, qui ferme les yeux sur leur souffrance et les coûts sociaux qui en découlent. LIEBE LESERINNEN UND LESER CHÈRE LECTRICE, CHER LECTEUR F E D I T O R I A L Wir wünschen Ihnen eine tapfere Lektüre Nous vous souhaitons une vaillante lecture Olivier Schmid, verantwortlicher Redaktor / rédacteur responsable

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