ENSEMBLE Nr. / N° 51 - September / Septembre 2020

6 Dossier —– ENSEMBLE 2020/51 lässt sich Klimagerechtigkeit theologisch be­ gründen? In der Bibel haben wir konkrete Gebote, die Gerechtigkeit fordern. Auch das Gebot der Nächs­ tenliebe hat viel mit Gerechtigkeit zu tun. Ebenso lassen sich die zehn Gebote unter dem Begriff der Gerechtigkeit zusammenfassen, denn sie sollen ein gerechtes Miteinander ermöglichen. Gerech­ tigkeit hat darum viel mit Handeln zu tun. Sie fordert, sich für eine Welt einzusetzen, in der man aufeinander schaut statt gegeneinander arbeitet. Die Schweiz ist dabei speziell gefordert. Wir haben durch unsere Le­ bensweise viel mehr zum Klimawandel beigetragen als die Länder im globalen Süden. Darum haben wir eine umso grössere Verantwortung. Wie können die Kirchgemeinden diese Verantwortung wahrnehmen? Dass sie den Menschen helfen kön­ nen, in eine neue Beziehung zur Schöp­ fung zu treten, haben wir bereits ange­ sprochen. Darüber hinaus können sie ihnen Wissen über die globalen Folgen unserer Lebensweise vermitteln. Je mehr wir wissen, was auf der anderen Seite der Welt passiert, desto weniger gut können wir es ignorieren. Dabei ist es natürlich eine Herausfor­ derung, kohärent zu sein und kirchliche Anlässe möglichst klimaneutral zu gestalten. Es bringt nichts, einen Dokumentarfilm über die Klimaka­ tastrophe zu zeigen und dann Fleisch auf Plastik­ tellern zu servieren. Glauben Sie, dass wir die Klimawende schaffen? Ich glaube es. Mein Glaube gibt mir Hoffnung. Rational habe ich zwar keine Ahnung, wie wir es schaffen. Aber die Hoffnung kann und will ich nicht aufgeben. F Sarah Bach est pasteure de l’Eglise métho­ diste de Schwarzenburg, dans le canton de Berne. La question du lien entre foi et change­ ment climatique l’intéresse beaucoup. Réflexions sur la «marche en prière», les joies du renonce­ ment, le péché et l’espérance. Par Olivier Schmid Quel est le rapport entre foi et protection du climat? Quand nous cheminons avec Dieu et Jésus dans notre vie, cela nous impacte, mais cela touche aussi toutes nos relations et donc notre relation au monde. Dieu donne à tout être humain une mission d’amour, de justice et de bienveillance. Or, le changement climatique favorise l’injustice, aggrave les guerres et entraîne des exils massifs. En tant que chrétiennes et chrétiens, difficile de dire que nous n’avons rien à voir là-dedans. Que dit la théologienne sur un potentiel effondre- ment climatique? Comment en est-on arrivé là? Notre regard anthropocentrique sur le monde est très problématique. Nous partons du principe que la terre aurait été créée pour l’humain et que nous serions le couronnement de la Création, ce qui nous porte à croire que nous pouvons traiter la nature comme bon nous semble. Sans compter que nous avons toujours considéré le naturel comme quelque chose de négatif, par opposition à la raison et à la spiritualité, qui nous élèveraient vers Dieu et nous permettraient de nous éman­ ciper. Dieu a dit à l’humain d’assujettir la terre. Dans quelle mesure avons-nous mal interprété cette parole? Cette injonction est liée à la promesse d’avoir été créés à l’image de Dieu, qui signifie d’après moi qu’il faut suivre son exemple et traiter la Créa­ tion comme lui, dans l’amour et le respect de la vie. Dieu crée la vie. Nous, nous détruisons la vie, alors que notre responsabilité, ce serait de la préserver. Comment la foi peut-elle nous motiver à assumer cette responsabilité? Nous devrions nous rappeler que notre devoir de chrétiennes et de chrétiens, c’est de répandre l’amour et la justice de Dieu dans le monde. L’amour de Dieu est bien trop grand pour que nous puissions le garder entièrement pour nous, il finit toujours par déborder. Comment voir à nouveau dans la terre un don à recevoir et non un bien à posséder? En tant que chrétienne, je peux aider les autres à renforcer leur lien à la Création, à la valoriser davantage. Nous ne sommes pas séparés de la nature, nous en faisons partie. Il est absolu­ ment vital que nous construisions un autre rapport à la Création, que nos pas deviennent prière lorsque nous réalisons que tout est don de Dieu: la marche, les arbres grâce auxquels nous respi­ rons, l’ensemble des êtres vivants qui main­ tiennent l’équilibre des écosystèmes qui nous nourrissent… Plus nous comprenons comment ça fonctionne, plus nous nous sentons en relation avec la terre. Comment la foi peut-elle nous aider quand nous sombrons dans l’inertie ou le fatalisme? La foi m’aide chaque fois que je remarque que la rationalité bat en brèche mon espérance d’une Sarah Bach, Pfarrerin der Evangelisch- methodistischen Kirche in Schwarzenburg. Sarah Bach, pasteure de l’Eglise méthodiste de Schwarzen- burg. ©zVg

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