ENSEMBLE Nr. / N° 27 - April / Avril 2018

6 Dossier —– ENSEMBLE 2018/27 treprennent ce cursus qui se conclut après quatre ans par une ordination. Cette formation rencontre un certain succès puisqu’elle est actuellement sui­ vie par 17 personnes dans le canton de Berne. Passionnante et exigeante Qu’est-ce qui pousse de nos jours à se lancer dans des études de théologie pour devenir pasteure ou pasteur? Si dans les années 80 et 90, une des prin­ cipales motivations était l’engagement social, cet intérêt politique est aujourd’hui moins fort. Les questions religieuses et de sens de la vie ont pris le dessus. «La pasteure ou le pasteur assiste aux moments les plus beaux et les plus sombres de la vie humaine. Personnellement, je trouve que c’est l’un des métiers les plus passionnants qui existent», relève Matthias Zeindler. Mais cette profession est aussi stressante et occasionne des burn-out. Car il faut compter avec une grande disponibilité et flexibilité dans les horaires de travail. Par ailleurs, les exigences ont changé, la pasteure ou le pasteur se doit d’être plus entreprenant qu’auparavant et trouver de nouvelles idées pour répondre aux changements de la société. Enfin, si auparavant les tâches étaient clairement définies (culte, caté­ chisme, mariage, enterrements), on ne sait pas ce qu’elles seront à l’avenir. Cela peut-être fascinant, mais cela peut aussi représenter une charge im­ portante pour des personnes recherchant la sécu­ rité. En revanche, la profession jouit toujours d’une grande liberté d’organisation. De nombreuses compétences De nos jours, le corps pastoral est censé posséder de multiples compétences; en communication, en herméneutique pour expliquer les textes. Mais il doit aussi faire preuve d’un esprit de leader pour diriger les bénévoles toujours plus nombreux qui travaillent dans sa paroisse. Il semble d’ailleurs que les représentants du corps pastoral travaillant en équipe soient plus heureux. Ce qui plaide plu­ tôt pour un rassemblement des paroisses à l’avenir, à l’image de ce qui se fait déjà dans la partie francophone du canton de Berne, relève Matthias Zeindler. Situation similaire chez les Romands Certaines paroisses du Jura et du Jura bernois ont en effet regroupé leurs forces, explique le pasteur régional Marc Balz. C’est le cas dans la région de l’Erguël où huit paroisses se sont constituées en syndicat, de manière à se répartir les temps par­ tiels. Dans la vallée de Tavannes, le Par8 (qui réu­ nit également huit paroisses) a lancé un projet plus ambitieux encore, puisque depuis cette an­ née, tous les postes sont gérés en commun par un syndicat. Cela permet de trouver les ressources nécessaires pour combler les lacunes. Une autre solution passe par les fusions de paroisses. Il y en a eu, notamment à Bienne ou à Rondchâtel. Dans l’arrondissement, qui compte actuellement 45 pasteures et pasteurs, 14 partiront à la retraite d’ici à 2022, alors que l’on compte seulement une dizaine d’étudiantes et étudiants en théologie, ajoute Marc Balz qui préside égale­ ment la commission des stages. Selon lui, la situa­ tion n’est pas catastrophique, mais elle est source de changements et d’incertitudes. «Nous essayons de trouver des chemins, des solutions.» L’un de ses mandats est d’ailleurs d’organiser des rencontres ©Mauro Mellone La situation est préoccupante depuis longtemps dans les régions périphériques ou de montagne. In Rand- oder Bergregionen ist die Situation seit längerem beunruhigend.

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