ENSEMBLE Nr. 2 - Oktober 2015 - page 8

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Dossier —– ENSEMBLE 2015/2
nicht mehr so absolut, beides durchdringt und
befruchtet sich gegenseitig.
Wandel als Konstante
Es hilft, in grossen Bogen zu denken. Was sind
fünfzig oder hundert Jahre? Was wollen wir kla-
gen über schlechten Gottesdienstbesuch, Interes-
selosigkeit dem Singen und der Kirchenmusik
gegenüber? Sicher ist: Gesang und Musik werden
niemals untergehen. Aber alles wandelt sich.
Lasst uns beharrlich schöne Gottesdienste fei-
ern, mit denen und für die, die heute da sind!
F
Dora Widmer, organiste et présidente de
l’association bernoise des organistes –
La
musique occupe depuis toujours une place
importante dans la liturgie des cultes chré-
tiens. La musique unit, associée à la parole
elle possède une force porteuse de sens. Le
défi consiste à rassembler des personnes aux
habitudes auditives très diverses. Pour cela,
il faut être attentif aux différentes cultures et
attentes.
L’histoire de la culture humaine se confond avec
celle de la musique. Le chant est d’une part une
utilisation ludique de la voix, d’autre part un dis-
cours élevé, parole devenue son où ce dernier
confère une dimension supplémentaire à l’énoncé.
Le langage en soi est musique, il a une mélodie,
un rythme, comme dans la tierce d’appel au ca-
ractère impérieux, ou dans la courbe mélodique
ascendante d’une question. Aujourd’hui encore,
nous connaissons des formes intermédiaires entre
la parole et le chant, que l’on retrouve par exemple
dans la récitation des prêtres de l’Eglise catho-
lique, dans la psalmodie, les bénédictions des al-
pages, et d’une manière générale dans de nom-
breuses situations rituelles de diverses religions.
Des motifs musicaux simples ont nourri des pos-
sibilités d’expression de plus en plus différenciées
et élaborées. Des instruments, probablement uti-
lisés à l’origine de manière percussive, sont venus
s’ajouter, comme les outils dans la vie quotidienne.
Une particularité que la musique sous ses formes
les plus diverses a toujours conservée, c’est qu’elle
«dit quelque chose», elle exprime, elle commu-
nique et par conséquent elle nous touche, nous
émeut, unit les musiciens et leurs auditeurs, peut
parfois même rebuter, effrayer, bouleverser. Ce-
pendant, le langage qu’elle parle n’est pas défini
avec précision. Au contraire, la façon de percevoir,
ressentir et interpréter la musique change et se
renouvelle continuellement. Suivant le contexte,
la situation et la socialisation musicale des audi-
teurs, elle nous parle différemment et de façon
plus directe et plus incontrôlable qu’à travers les
mots. Elle possède une dimension subversive, et
peut aussi être instrumentalisée et servir à mani-
puler les gens.
Le signe d’une grande force spirituelle
La musique fait depuis toujours partie intégrante
du culte chrétien, car elle était déjà présente dans
le judaïsme. Son interaction avec la parole parlée
revêt une grande force et elle sert donc toujours
fondamentalement à la proclamation, tout en
remplissant aussi de nombreuses autres fonctions
dans le culte: remerciement et louange, réponse,
confession de foi, méditation et prière, expression
de joie ou de tristesse, extase ou plainte, réconfort
et soutien.
Le culte réformé est un chemin jalonné de dif-
férentes stations, il suit une direction, une drama-
turgie. Chaque élément de la liturgie a une signi-
fication. Le premier et plus important acteur du
culte, c’est la communauté. Par conséquent, la
musique la plus importante dans le culte est le
chant d’ensemble de l’assemblée. Il faut souvent
beaucoup de tact et de doigté pour réussir à
amener des gens à chanter dans la joie. Les mem-
bres de la communauté doivent avoir le sentiment
d’être soutenus et dirigés par un accompagnement
adéquat. Mais lorsque le chant d’ensemble devient
un événement porteur de joie, il est le signe d’une
grande force spirituelle qu’aucun discours, aussi
accompli soit-il, ne saurait remplacer.
Chaque élément du culte peut être accompa-
gné musicalement par des chants ou des instru-
ments. Lorsque la parole et la musique s’unissent
en un tout riche de sens, se complètent et
s’interprètent réciproquement, ces moments peu-
vent être très émouvants.
Etre à l’écoute des autres cultures
L’une des difficultés de la pratique musicale lors
du culte, c’est que l’assemblée qui écoute et chante
est formée de personnes très différentes les unes
des autres et aux goûts et habitudes musicales très
diversifiés. Contrairement à un concert, il ne s’agit
pas ici d’une «scène» musicale ou d’une manifes-
tation destinée aux amateurs d’un style de mu-
sique précis. En général, les gens ne viennent pas
en premier lieu pour la musique, même si celle-ci
joue ensuite un rôle important.
Nous possédons un immense répertoire de
bonne musique sacrée. L’oublier ou le négliger
«Le langage en soi est
musique, il a une
mélodie et un rythme.»
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