65 Rapport annuel 2023 Animés par Dieu. Engagés pour les humains.
62 63 26 Conférence bernoise de la diaconie 44 Die Trommlerin, comédie musicale de la Vision à Kirchberg les 18 et 19 mars 50 Camp de ski avec des migrantes et des migrants 34 Conférence de la catéchèse à Spiez 2 Éditorial de Judith Pörksen Roder, présidente du Conseil synodal 4 Synode et commissions Départements / Secteurs 10 Département de la présidence 16 Chancelier de l'Église Christian Tappenbeck 17 Chancellerie de l'Église 19 Annette Geissbühler, conseillère synodale, cheffe du département Services centraux 20 Département Services centraux 22 Statistiques 25 Ursula Marti, conseillère synodale, cheffe du département Diaconie 26 Département Diaconie 30 Philippe Kneubühler, conseiller synodal, chef du département Catéchèse 31 Département Catéchèse 35 Iwan Schulthess, conseiller synodal, chef du département Théologie 36 Département Théologie 42 Renate Grunder, conseillère synodale, cheffe du département Paroisses et formation 43 Département Paroisses et formation 47 Ueli Burkhalter, conseiller synodal, chef du département ŒTN-Migration 48 Département ŒTN-Migration Arrondissements 52 Arrondissements ecclésiastiques 54 Rapports des arrondissements ecclésiastiques Sommaire
2 3 Éditorial Se laisser guider par Christ en ces temps bouleversés En 2023, nous avons vécu la guerre interminable de la Russie contre l’Ukraine, l’attentat terroriste barbare du Hamas contre des personnes israéliennes, et l’escalade lourde de conséquences du conflit qui a suivi. À cela s’est ajoutée la publication, le 12 septembre, de l’étude pilote bouleversante qui a révélé toute l’étendue des cas d’abus sexuels au sein de l’Église catholique romaine de Suisse. Jochen Klepper a écrit ces vers : « Surtout dans les périodes sombres, Christ est pour nous comme une étoile lumineuse qui nous montre la voie dans notre temps. » d’apporter mort, torture, viols et détresse est difficilement supportable. Au nom du Conseil synodal, je remercie toutes les personnes qui, d’une manière ou d’une autre, se tiennent aux côtés des réfugiées et réfugiés ukrainiens et ne faiblissent pas dans leur solidarité et leurs prières en faveur de la paix en Ukraine. S’élever contre l’antisémitisme Après l’attentat terroriste du Hamas, nous nous sommes rassemblés le 17 novembre pour commémorer ensemble la mémoire des victimes, unis dans le deuil. Alec von Graffenried, maire de la ville de Berne, Jehoshua Ahrens, rabbin de la Communauté israélite de Berne, Ramadan Shabani, imam de l’Association musulmane de Berne, Angela Büchel Sladkovic, de l’Église catholique de la région de Berne, et moi-même au nom des Églises réformées Berne-Jura-Soleure avons pris la parole lors de cette manifestation organisée à la Maison des religions. Depuis le début de la guerre, nos concitoyennes et concitoyens juifs en Suisse sont de plus en plus souvent exposés à des actes hostiles. Rappelons-nous notre union en Christ avec le peuple juif, et luttons résolument contre l’antisémitisme. Prier pour la paix avec les chrétiennes de Palestine La guerre au Proche-Orient a aussi eu des conséquences sur les préparatifs de la Journée mondiale de prière. La Merci pour votre solidarité fidèle Le 24 février, pour marquer le premier anniversaire de l’agression russe en Ukraine, nous avons invité la population à un culte commémoratif à la collégiale de Berne. Que cette guerre impitoyable et destructrice continue Judith Pörksen Roder présidente du Conseil synodal liturgie a été préparée par des chrétiennes de Palestine. Vroni Peterhans, présidente du comité suisse de la Journée mondiale de prière, relève à ce propos que « la prière intègre toujours toutes les parties. On ne peut pas implorer la paix pour une seule partie. » Sally Azar, présidente du comité de Palestine de la Journée mondiale de prière, a précisé pour sa part que « le Hamas ne nous représente pas, et surtout pas nous en tant que femmes. Si la situation continue de s’aggraver, il n’y aura bientôt plus de chrétiennes et chrétiens dans la région. » Le Conseil synodal remercie les paroisses de leur soutien à la prochaine Journée mondiale de prière, qui permet d’opposer à l’intransigeance et à la guerre un signe de solidarité positif. Empêcher et prévenir les abus Nos Églises réformées Berne-Jura- Soleure ne connaissent ni le célibat ni un droit pénal ecclésiastique spécifique. Nos pasteures et pasteurs sont libres de se marier et de vivre avec une ou un partenaire. Cela vaut aussi pour les couples homosexuels. Nous n’avons pas de structures diaconales comme celles de l’Église protestante d’Allemagne, qui gère de nombreuses institutions sociales. Malgré cela, comme l’a montré le cas devenu public de l’ex-président de l’Église évangélique réformée de Suisse, des abus de pouvoir ont aussi eu lieu dans nos propres rangs et s’y produisent possiblement encore. Il s’agit donc d’être vigilant face à toute forme d’abus, qu’il soit physique, spirituel ou sexuel. Chaque abus est une trahison de l’Évangile. Afin de protéger l’intégrité personnelle de ses collaborateurs et collaboratrices et de ses membres, notre Église a établi il y a déjà plusieurs dizaines d’années des règles contraignantes qui ont depuis lors été continuellement élargies et révisées. Quiconque souhaite être admis chez nous au service de l’Église est tenu de présenter non seulement un extrait ordinaire du casier judiciaire, mais aussi un extrait spécial. Cette mesure contribue à éviter déjà en amont que des personnes problématiques puissent entrer au service de notre Église. En cas de suspicion de harcèlement sexuel ou moral (mobbing), les collaborateurs et collaboratrices des Églises réformées Berne-Jura-Soleure peuvent s’adresser à un service spécialisé externe. Si un cas d’abus de pouvoir ou d’agression est porté à notre connaissance, nous le dénonçons aux autorités pénales et en tirons les conséquences sur le plan du droit du personnel. Un travail de prévention est absolument nécessaire. « Agissez en tout avec amour » (1 Corinthiens 16, 14), dit le verset de l’année 2024. Laissons-nous guider par l’amour du Christ. Ainsi, l’intégrité de tout être humain sera respectée et préservée, et notre Église offrira un espace où chacune et chacun se sent en sécurité et chez soi. Engagement au service de notre société La loi sur les Églises nationales exige que nous présentions les activités ecclésiales en faveur de la population. Malgré les restrictions imposées par le coronavirus durant les années men- tionnées ici, quelque 588 000 heures de travail bénévole ont été accomplies en 2020 (calcul prudent), ce qui correspond à environ 275 postes à plein temps. En 2021, lorsque les restrictions liées à la pandémie ont été assouplies, ce chiffre a même atteint 622 000 heures. Le Compte rendu au canton montre de manière différenciée comment notre Église s’engage dans le domaine de l’action sociale, de la formation, de l’aumônerie, de la culture et dans d’autres champs d’activité, contribuant ainsi à la cohésion de notre société. Mais indépendamment des chiffres et des statistiques, ce qui fait véritablement notre Église, ce sont les êtres humains. C’est pourquoi le Compte rendu a été complété par des portraits individuels qui illustrent sous différents angles l’engagement au service de notre Église, que ce soit en tant que bénévole, membre, collaborateur ou collaboratrice, titulaire de ministère ou membre à titre honorifique d’une autorité. Au nom du Conseil synodal, je remercie toutes les personnes qui soutiennent notre Église. Les idées directrices qui nous guident : « Penser monde… » / « … solidaires des laissés-pour-compte. » Éditorial
4 5 Sophie Kauz présidente Dans les deux Synodes de 2023, l’ordonnance sur l’attribution des postes pastoraux (OAP) a nécessité d’intenses discussions. Cette thématique a donné lieu à des débats nourris et controversés de la part des députées et députés, qui ont déposé une interpellation (Synode d’été) et deux motions (Synode d’hiver). Quelques paroisses en particulier de petite taille montre clairement combien le travail accompli dans les paroisses est varié et important pour la société. L’évaluation quantitative et qualitative des prestations fournies est impressionnante et devrait être présentée au grand public. De même, le Rapport de la Décennie 2011-2020, présenté sous forme de livre, montre les multiples facettes des travaux et de l’action des Églises réformées Berne-Jura-Soleure durant cette période. Il évoque en outre les sujets qui ont certainement été les plus importants de cette décennie : ou rurales craignent que la nouvelle attribution des postes pastoraux ne se fasse à leur détriment. Un risque de clivage entre ville et campagne a été évoqué, alors qu’en cette période de fort recul du nombre de membres, il est important de mettre en avant les points communs et la cohésion. Les principes directeurs et objectifs de législature, traités lors du Synode l’Église des trois ministères, la Vision de notre Église, et la révision de la loi sur les Églises. Dans ce contexte, nous pouvons peut-être déjà nous demander ce qui figurera au centre du Rapport de la Décennie 2021-2030 : comment les Églises réformées Berne-Jura-Soleure évoluent-elles pendant la décennie actuelle ? Où cela nous mènera-t-il en tant que paroisses et en tant que société ? Ces questions vont certainement encore souvent nous occuper dans les futurs objets traités par le Synode. d’hiver 2023, montrent la façon dont nous pouvons et souhaitons marcher vers l’avenir ensemble en tant qu’Églises réformées Berne-Jura- Soleure. Lors de sa session d’hiver 2023, le Synode a pris connaissance d’un autre document important : le Compte rendu sur les prestations d’intérêt général 2020-2021. Ce rapport de 164 pages Le Synode siège à nouveau à l’Hôtel du gouvernement. Synode Présidente Sophie Kauz, pasteure, Zollikofen Vice-présidente Elisabeth Ruch-Reck, Ittigen Bureau du Synode Secrétariat germanophone Susanne Gutfreund, Bienne Secrétariat francophone Jean-Marc Schmid, pasteur, Malleray Responsable du procès-verbal de langue allemande Erika Wyss, Grindelwald Responsable du procès-verbal de langue française Sophie Bovy, Neuchâtel Banc d’essai pour l’ordonnance sur l’attribution des postes pastoraux En 2023, les Synodes, qui avaient dû être déplacés à BERNEXPO pendant la pandémie de coronavirus, ont à nouveau pu se dérouler en été comme en hiver à la salle du Grand Conseil de l’Hôtel du gouvernement de Berne. Ce « retour à la normale », qui a permis de retrouver les salles familières et les procédures bien rodées, a fait du bien. Synode et commissions Synode et commissions
6 7 La composition de la commission a été renouvelée en février. Seule membre de l’ancienne équipe à y siéger, j’espère pouvoir préserver et mettre à profit la précieuse expérience engrangée. Kathrin Zöllig (Fraction des positifs), vice-présidente, ainsi que Verena Koshy (Groupe Synode ouvert), Verena Meuli (Fraction des indépendants), Kaspar Schweizer (Fraction du centre) et JeanLouis Walther (Fraction jurassienne) font désormais partie de l’équipe. Après des discussions approfondies, la commission a décidé d’organiser un prochain Synode de réflexion en octobre 2025 sur le thème des jeunes et de l’Église. Nous proposons le titre suivant : « Jeunesse et Église : soutenir un dialogue créatif - des idées pour aujourd’hui et pour demain. » Nous souhaitons être à l’écoute des jeunes et leur offrir une plate-forme pour des projets ecclésiaux couronnés de succès. Environ 60 personnes seront invitées. Nous proposerons ce thème pour le Synode d’été 2024 et espérons qu’il suscitera un vif intérêt. Un grand merci à tous les membres, à Christoph Kipfer (chargé de la jeunesse, des jeunes adultes et du carrefour des générations), à Christian Tappenbeck (chancelier) et à Carmen Binggeli (chancellerie de l’Église) pour leur engagement et leur fructueuse collaboration ! Commission du Synode de réflexion (CSR) Karin Spiess-Brechbühl présidente été renvoyé au Conseil synodal pour être remanié. La commission garde toujours à l’esprit le rapport coûts / bénéfices des objets traités. Dans le cas présent, elle a jugé que les indi- cations concernant les charges et bénéfices des clientes (les paroisses) et les prestations des services généraux de l’Église n’étaient pas assez claires. Synode d’hiver : les chiffres du plan financier 2025-2028 présentent des excédents de recettes pour toutes les années. Ces excédents résultent de la réduction forfaitaire de 2 millions de francs des charges de personnel du corps pastoral, mais partent aussi de l’hypothèse d’une subvention cantonale en hausse de quelque 3 millions de francs pour la période de subventionnement 2026-2031. Ce n’est qu’à la fin de 2024 que le montant de la subvention cantonale sera définitivement fixé par le Grand Conseil du canton de Berne. Par conséquent, les résultats pour les années 2026-2028 comportent de grandes incertitudes. Le budget pour l’année 2024 tel que présenté au Synode prévoit un excédent de charges de 231 800 francs. Le Synode a pris connaissance des mesures d’économie décidées par le Conseil synodal. Le Conseil synodal a rendu compte de l’avancement du projet de réorganisation. La COFI reste confiante à cet égard et espère que la réorganisation visée contribuera à garantir et à stabiliser de manière significative et durable la situation financière, notamment en fixant des signes et priorités clairs et en encourageant la réflexion à long terme. La COFI remercie le Conseil synodal et les services centraux pour leur bonne collaboration durant l’année sous revue. La commission d’examen de gestion (CEG) s’est réunie à onze reprises en 2023. Les visites sur place ont eu lieu comme d’habitude au début juin à la Maison de l’Église. La liste de questions a été fixée en janvier et complétée par des questions spécifiques aux secteurs sur la base du Rapport d’activité de l’année précédente. L’accent a été mis sur la mise en œuvre du contenu des mesures d’économie dans la Maison de l’Église, sur les conséquences du processus de réorganisation pour les collaborateurs et collaboratrices, et sur l’élaboration de l’ordonnance sur l’attribution des postes pastoraux (OAP). La CEG a pu constater une nouvelle fois qu’un travail compétent et engagé était accompli à la Maison de l’Église. La CEG a procédé à l’examen préliminaire approfondi des points à l’ordre du jour des deux Synodes. L’OAP et les deux motions y relatives, présentées au Synode d’hiver, ont donné lieu à des discussions particulièrement intensives. Il s’agissait de savoir comment mettre en œuvre les principes adoptés par le Synode, tout en tenant compte des craintes des paroisses, en particulier des paroisses rurales. En automne, la CEG a reçu des infor- mations préliminaires détaillées sur deux dossiers assez volumineux qui seront traités en été 2024 par le Synode : la mise en œuvre de la réorganisation et le développement du fonds de rénovation. Commission d’examen de gestion (CEG) Barbara Fankhauser présidente En 2023, la commission des finances (COFI) s’est réunie à trois reprises. Elle a examiné en priorité les objets des Synodes d’été et d’hiver ayant une incidence financière, les comptes annuels obligatoires, le plan financier ainsi que d’autres tâches liées à son activité de surveillance. Synode d’été : un nouveau membre de la commission des finances a été élu en la personne de Herbert Graf, de Hilterfingen (Indépendants). Les comptes annuels 2022 ont bouclé sur un résultat meilleur que prévu, supérieur de 4 485 316,20 francs par rapport au budget. Cet excédent résulte avant tout d’une diminution des charges de personnel de près de 3 millions de francs, dont une réduction de près de 2,5 millions de francs des charges de personnel pour le corps pastoral en raison de postes vacants qui ne peuvent pas être planifiés et de pourcentages de poste inférieurs pour la desservance, et un recul d’environ 0,5 million de francs des charges de personnel des services généraux de l’Église (y c. Synode et Conseil synodal) à cause de postes non pourvus. L’attribution aux fonds proposée par le Conseil synodal a été approuvée. Sur proposition de la COFI notamment, le projet de crédit d’engagement pour la promotion de la récolte de fonds a Commission des finances (COFI) Robert Gerber président Synode et commissions Synode et commissions
8 9 La commission des recours n’a pas traité de cas pendant l’année sous revue. Commission des recours Marc Labbé président L’année sous revue ne recense aucune motion ni aucun postulat en suspens. Motions et postulats en suspens La commission paritaire des ministères s’est réunie deux fois au cours de l’année sous revue. Elle a poursuivi de manière approfondie l’examen du sujet de l’assurance qualité des trois ministères, en ce qui concerne la question de l’équivalence. L’installation dans le ministère a également fait l’objet d’une attention particulière : que faire pour procéder à l’installation officielle dans leur fonction de l’ensemble des catéchètes et des collaborateurs et collaboratrices socio-diaconales afin que ces personnes soient ainsi davantage considérées en tant que ministres au sein de leurs paroisses respectives, à l’instar du corps pastoral ? Un petit nombre de suggestions vise à sensibiliser les paroisses à la nécessité d’accueillir publiquement et visiblement les trois ministères. Le dialogue se poursuit sur la pers- pective d’un engagement des trois ministères auprès des Églises réformées Berne-Jura-Soleure tout comme sur la question d’un « ministère régional », à savoir un point de contact régional également destiné aux collaborateurs et collaboratrices socio- diaconales et aux catéchètes, dans la continuité du ministère pastoral régional existant. La commission paritaire est soucieuse de poursuivre la collaboration sur les questions d’équivalence entre les trois ministères et de trouver des solutions dans le cadre d’échanges mutuels. Commission paritaire des ministères Rolf Liechti-Diethelm président Synode et commissions Départements / Secteurs
10 11 Département Présidence, présidente du Conseil synodal Judith Pörksen Roder, pasteure, Berne Vice-président Iwan Schulthess, pasteur, Herzogenbuchsee Département ŒTN-Migration Ueli Burkhalter, pasteur, Busswil BE Département Services centraux Annette Geissbühler, ingénieure agronome EPFZ, Oberhofen Département Paroisses et formation Renate Grunder, licenciée ès lettres, Schwarzhäusern Département Théologie Iwan Schulthess, pasteur, Herzogenbuchsee Département Catéchèse Philippe Kneubühler, pasteur, docteur en théologie, Tramelan Département Diaconie Ursula Marti, conseillère en communication, Berne Trois jalons visionnaires de la dernière décennie Le Rapport de la Décennie 2011-2020 décrit de manière claire trois événements fondamentaux orientés vers l’avenir : 1) Les relations entre l’Église et l’État ont été redéfinies au travers de la révision de la loi sur les Églises vivent dans notre société, l’évolution de nos paroisses vers des « communautés bienveillantes » nous paraît particulièrement importante et souhaitable. Des partenariats précieux Nous attachons beaucoup d’importance au dialogue et à la collaboration avec les communautés évangéliques liées à l’Église nationale, avec les Églises libres, les Églises de la migration ainsi que d’autres communautés religieuses. Nous réfléchissons à la façon dont notre collaboration de longue date avec les communautés évangéliques liées à l’Église nationale et avec les Églises de la migration pourrait être encore approfondie. 2023 a également été l’année de l’anniversaire de la Concorde de Leuenberg. Adoptée le 16 mars 1973, cette convention a fondé la pleine communion ecclésiale entre les Églises luthériennes, réformées ainsi que les Églises unies issues de celles-ci. Le 18 mars 2023, soit cinquante ans plus tard presque jour pour jour, Berne a accueilli l’assemblée de la Fédération d’Églises luthériennes en Suisse et dans le Liechtenstein (BELK). À cette occasion, j’ai déclaré dans mon discours que je saluerais une adhésion des Églises évangéliques luthériennes dans le cadre de l’Église évangélique réformée de Suisse. Judith Pörksen Roder présidente du Conseil synodal nationales. Notre Église dispose désormais d’une plus grande autonomie tout en maintenant une relation partenariale avec l’État. 2) Le Synode a lancé l’idée d’un processus de définition d’une Vision de l’Église qui a trouvé un point culminant avec la fête Deux points 21. La Vision « Animés par Dieu. Engagés pour les humains. » et ses sept idées directrices sont une source d’inspiration pour notre Église. 3) Depuis 2012, les collaboratrices socio-diaconales et collaborateurs socio-diaconaux ainsi que les catéchètes bénéficient d’une reconnaissance de ministère. C’est un pas important vers une Église au sein de laquelle les tâches dans les paroisses sont remplies par différents ministères et services – une Église fondée sur le sacerdoce universel. Le Rapport de la Décennie a été conçu comme un livre de photographies. Le projet était placé sous la direction de Pia Grossholz-Fahrni, conseillère synodale de notre Église de 2003 à 2019, et vice-présidente du Conseil synodal depuis 2007. Ce dernier la remercie cordialement pour son tra- vail compétent et engagé et se félicite de cet ouvrage réussi. Les orientations prioritaires du Conseil synodal actuel pour les temps à venir Le développement de l’Église tel que le conçoit notre Conseil synodal est un processus organique permanent, qui ne peut être ni « édicté » ni « accompli » par nous en tant que Conseil synodal. Nous mettons plutôt notre confiance en la force créatrice de Dieu, et voulons créer de notre côté les meilleures conditions possible pour que du nouveau puisse croître et que la continuité soit maintenue. Lors du Synode d’hiver 2023, le Conseil synodal a rendu des comptes sur son programme de législature 2020-2023 dans un rapport d’évaluation, et présenté le nouveau programme de législature 2024-2027. Le Conseil synodal a mis un nouvel accent en introduisant le champ thématique Évoquer Dieu. Parler de Dieu est la véritable mission de notre Église, et elle est d’autant plus importante qu’elle va moins de soi dans notre société. L’action chrétienne, même dans le domaine social, n’est reconnaissable en tant que telle que si elle est accompagnée d’un discours correspondant. Comme nous ne pouvons plus partir du principe que l’on parle de Dieu dans les familles et que les enfants et les jeunes grandissent dans la foi chrétienne, le champ d’activité de la catéchèse et de la pédagogie religieuse prend de plus en plus d’importance. Il s’agit ici de renforcer les enfants et les jeunes sur le plan psychique et de leur permettre de suivre leur chemin de foi personnel. Les cours ou cercles de discussion pour adultes, où l’on discute de questions relatives à la foi et à l’existence, revêtent aussi de plus en plus d’importance. L’ancien objectif de législature Prendre clairement position a été reformulé de manière plus précise en : L’Église prend position. Le point de vue de notre Église doit être justifié par l’Évangile. Nous voulons montrer au public comment nous interprétons le message de Jésus-Christ à notre époque. Nous concevons nos prises de position comme une contribution au débat public, et non comme une « directive ». En tant qu’Église évangélique réformée, nous nous considérons comme une communauté de dialogue qui chemine ensemble à la recherche de la vérité. Lors de la pandémie de coronavirus, nous avons pu constater combien le champ thématique Être Église numérique était important. Aujourd’hui, l’Église est appelée à mener également une réflexion théologique sur les transformations de notre société induites par l’intelligence artificielle. Dans le champ thématique Église qui bouge, le groupe d’innovation actuel continuera d’accompagner avec engagement des projets novateurs réalisés dans le territoire du ressort de notre Église. Les cours ensa ont montré comment l’engagement diaconal permettait une présence ecclésiale dans la société : des centaines de personnes y ont eu l’occasion d’échanger leurs points de vue sur l’importance de la spiritualité pour la résilience, et donc pour une meilleure santé psychique. Dans le champ thématique Identifier, soutenir et fortifier, nous mettons un accent particulier sur l’action diaconale et l’engagement en faveur de la sauvegarde de la Création face au changement climatique. Comme de plus en plus de personnes âgées Département de la présidence La composition du Conseil synodal reste inchangée en 2023 : Renate Grunder, Ueli Burkhalter, Ursula Marti, Judith Pörksen Roder, Philippe Kneubühler, Annette Geissbühler, Iwan Schulthess. Découvrir et encourager la nouveauté Notre Église est engagée dans un processus de transformation en profondeur. Aujourd’hui, appartenir à l’Église ne va plus de soi. Mais nous faisons l’expérience que des nouveautés y voient régulièrement le jour. Dans le livre d’Ésaïe figure cette Parole divine (Ésaïe 43, 19) : « Car je vais faire du nouveau ; on le voit déjà paraître comme un bourgeon, vous saurez bien le reconnaître. » Conseil synodal Département de la présidence
12 13 Groupes de pilotage (GP) et commissions GP Salons et comptoirs Lors du nouveau salon du mariage Swiss Wedding World (anciennement MariNatal) qui s’est tenu les 13 et 14 janvier, les Églises nationales bernoises étaient représentées par un stand commun. Les couples désireux de se marier à l’église ont reçu des suggestions pour l’organisation de leur mariage et des conseils sur des questions telles que les mariages mixtes interconfessionnels et interreligieux. À cette occasion, nous avons également présenté l’Agence de rituels bernoise, qui propose notamment des rituels de mariage. Cette agence, qui a commencé ses activités en 2022, a été créée par des membres du corps pastoral de notre Église et bénéficie de notre soutien financier. Les Églises nationales peuvent faire état de nombreux entretiens fructueux avec les couples, même si nombre d’entre eux avaient déjà décidé de se marier religieusement au moment de leur visite. C’était la 31e participation des Églises nationales à la BEA, la foire de printemps de Berne, qui s’est déroulée du 28 avril au 7 mai. Le jour même de l’ouverture, nous avons eu le plaisir de recevoir un grand nombre de visiteurs et visiteuses sur notre stand commun, en compagnie de membres du Conseil-exécutif et du Grand Conseil bernois. Avec pour devise « mi Wäut, mis Läbe, mi Chiuche », à savoir « mon monde, ma vie, mon Église », les Églises ont montré qu’elles pouvaient être des créatrices d’emplois polyvalentes et modernes. Chaque journée était consacrée à une profession ecclésiale différente représentée par les personnes suivantes : catéchète, enseignante ou enseignant spécialisé en pédagogie de la religion, secrétaire, administrateur ou administratrice de paroisse, pasteure et pasteur, prêtre, sacristaine et sacristain, diacre et collaborateur ou collaboratrice sociodiaconale, animateur ou animatrice de jeunesse, organiste, aumônier et aumônière spécialisée. Les représentantes et représentants de chaque profession de l’Église étaient conviés à un apéritif organisé sur le stand lors de « leur » journée. Le métier en question était présenté sur un emplacement prévu à cet effet, avec son propre slogan et des hôtes journaliers appropriés. La journée consacrée aux sacristaines et sacristains, avec pour mot d’ordre « Mi chiuche packt a », en substance, « mon Église à pied d’œuvre », a notamment accueilli le chantier de la collégiale. Les personnes qui y travaillaient ont eu l’occasion d’expliquer comment restaurer et conserver le grès de la collégiale de Berne. Selon la devise « Mi chiuche tönt guet », ou « mon Église sonne bien », l’organiste Marc Fitze a donné, pour la Radio KIBEO, un petit concert d’orgue coffre spécialement transporté sur le stand pour l’occasion. L’ambiance était formidable, et le public de la BEA en a profité pour poser directement ses questions aux représentantes et représentants des différents corps de métiers présentés. Étant donné la nécessité d’assurer la relève pour l’ensemble des métiers de l’Église, le stand de la BEA consacré à ce thème s’est révélé être une plateforme publicitaire idéale. Toutefois, le nouveau Swiss Wedding World et la très populaire BEA ont coûté plus cher que prévu. Afin de respecter au mieux le crédit d’engagement convenu lors du Synode d’été 2022 relatif à la participation aux salons entre 2023 et 2025, le groupe de pilotage a dû décider en 2023 que les Églises nationales ne participeraient pas au Swiss Wedding World l’année suivante. Judith Pörksen Roder, présidence Marie-Louise Beyeler, Église catholique romaine du canton de Berne Christoph Schuler, Église catholique-chrétienne du canton de Berne PARE commission de planification des ressources humaines La réglementation selon laquelle la PARE doit statuer si possible en cinq jours ouvrables sur les postes à repourvoir demande une grande souplesse de la part des participantes et participants aux séances. Ce délai a cependant pu être respecté lors des 14 séances de 2023. À la demande des directions de secteur, les postes initialement limités dans le temps, en vue de la réorganisation, ont été prolongés à l’automne, pour une durée indéterminée, à l’exception des postes de projet qui étaient déjà limités dans le temps. Étant donné que la mise en œuvre du projet de réorganisation peut entraîner des modifications des descriptifs de postes, l’ensemble des recrutements est effectué sous réserve de modifications ultérieures procédant de la réorganisation. Annette Geissbühler, présidence Hanni Wyrsch, administration Judith Pörksen Roder Iwan Schulthess GP Nouvelle pédagogie de la religion Le groupe de pilotage s’est réuni à deux reprises. Carsten Heyden, chargé du projet Avenir de l’enseignement religieux, a apporté entre les séances des informations sur l’avancement des travaux, de sorte que le groupe était toujours au courant des progrès les plus récents. Céline Ryf, responsable du projet Avenir de l’enseignement religieux dans l’arrondissement du Jura, a informé sur l’avancement du projet dans l’espace francophone du territoire de l’Église : la Paroisse française de Berne est en chemin « Vers une catéchèse intergénérationnelle » et les paroisses du Par8 (Moutier-Grandval-Bévilard-Court) « Vers un accompagnement individuel dans le projet collectif ». Le groupe de pilotage a accompagné des étapes importantes du projet : lancement des réunions de la plate-forme et du groupe de dialogue, respectivement des enquêtes jeunesse et familles menées dans les paroisses de dialogue, première réunion de la plate-forme et deuxième rencontre des paroisses de dialogue. L’étape la plus importante a été la publication des résultats intermédiaires lors du Synode d’hiver. À l’unanimité, les résultats présentés ont suscité un vaste intérêt. La direction du projet a le budget et le calendrier bien en main. Pour la première fois, le groupe de pilotage a échangé sur la forme et la portée que le produit fini devrait avoir pour le Synode d’hiver 2025 (Lignes directrices pour l’enseignement religieux des enfants et des jeunes). Le groupe de pilotage a expressément salué la présence de Veronika Henschel, chargée du domaine de la jeunesse, au sein du groupe Nouvelle pédagogie de la religion, et le fait que l’animation de jeunesse ne soit pas envisagée de manière isolée, mais intégrée dans l’Avenir de l’enseignement religieux. Philippe Kneubühler, présidence Patrick von Siebenthal, administration Renate Grunder Iwan Schulthess Stephan Schranz Matthias Zeindler Stefan Zwygart, procès-verbal Commission RefModula La commission RefModula accompagne la formation initiale et continue modulaire en théologie ecclésiale et en catéchèse des Églises réformées Berne-Jura-Soleure. Elle prononce les admissions et les exclusions, valide les certificats de performance et accompagne la direction de la formation en matière d’assurance qualité et de développement de l’offre. La commission s’est retrouvée à quatre reprises et a adopté diverses décisions par voie de circulation. Au total, cinq catéchètes, qui avaient suivi leur formation en l’espace de deux à quatre ans et demi, ont pu être recommandées au Conseil synodal pour l’obtention de leur diplôme. En janvier, la commission a admis trois candidates et un candidat à la formation catéchétique ; trois ont suivi le cours de culture générale au campus de Muristalden et suivent certains modules de la formation en cours avant de reprendre le cursus ordinaire en 2024. Ils pourront ainsi suivre la formation dans son intégralité en quatre ans et demi. La quatrième personne a décidé de reporter le début de sa formation. En outre, la commission a approuvé deux accords d’équivalence en admettant les personnes bénéficiaires dans la formation, également à titre provisoire. La commission a dû traiter deux cas où le niveau d’exigences requis n’était pas atteint. Par ailleurs, la mise en œuvre et les résultats de l’évaluation de la formation, de même que les exigences imposées aux étudiantes et étudiants ainsi que les possibilités d’élargir le public cible ont constitué un thème important. À la fin de l’année, les deux membres Matthias Zehnder et Matthias Zeindler ont quitté la commission. Philippe Kneubühler, présidence Rahel Voirol, administration Représentation de la catéchèse : Barbara Wenger Matthias Zehnder Nadine Zurbrügg Représentation de la diaconie : Stephan Schranz Matthias Weber Représentation de la théologie : Matthias Zeindler un siège est encore vacant Stefan Zwygart, procès-verbal BEA 2023 : les métiers d’Église à l’honneur. Groupes de pilotage et commissions Groupes de pilotage et commissions
14 15 Délégations Délégation aux questions de genre Durant l’année sous revue, la délégation aux questions de genre s’est focalisée sur le travail et la formation continue dans différents groupes en dehors de la délégation. Il s’est agi en particulier de la protection de l’intégrité personnelle. Le résultat de cette enquête montre que les Églises réformées Berne-Jura-Soleure doivent développer une structure professionnelle pour prévenir, intervenir et indemniser qui de droit dans le domaine de l’atteinte à l’intégrité personnelle et des abus. C’est ce qu’il est prévu de faire en 2024. Renate Grunder, présidence Hanni Wyrsch, administration Annette Geissbühler Matthias Zeindler Délégation Compte rendu & information La délégation a commencé l’année par un événement marquant : le 31 janvier, le Compte rendu sur les prestations d’intérêt général 2020/2021 a été remis au service compétent du canton de Berne. L’engagement multiforme de l’Église au sein de la société s’y trouve mis en évidence. En 2023, la délégation a concentré ses efforts sur la préparation des discussions politiques attendues, relatives aux contributions cantonales allouées aux Églises. Les efforts déployés dans la recherche de supports permettant de présenter de manière optimale les prestations de notre Église, souvent ignorées du grand public, ont généré des projets passionnants. Les résultats seront connus en 2024. Le dépôt d’une motion sur les impôts paroissiaux des personnes morales, qui sera soumise au vote du parlement cantonal en 2024, a également retenu l’attention de la délégation. Ces développements politiques montrent combien la discipline « information » est décisive pour notre Église nationale. Judith Pörksen Roder, présidence Jan Gnägi, administration Ursula Marti Markus Dütschler Manuel Gloor Kurt Hofer Mathias Tanner Christian Tappenbeck Roger Wyss Délégation Jura-CER La délégation Jura-CER est non seu- lement responsable de la préparation des affaires de l’assemblée générale de la Conférence des Églises réformées de Suisse romande (CER), mais aussi des relations avec l’arrondissement ecclésiastique du Jura et l’Église réformée évangélique de la République et Canton du Jura. Au cours de la période sous revue, l’avenir de la paroisse de Moutier a donc à nouveau constitué un thème central. La paroisse englobe, outre la ville de Moutier, les villages de Belprahon, Perrefitte, Roches, Elay et La Scheulte. Ce regroupement remonte à près de cinq siècles, puisque la paroisse de Moutier a été fondée en 1531 et comprenait déjà à l’époque, outre la ville de Moutier, les villages de Belprahon, Perrefitte et Roches. Lors de l’assemblée de paroisse du 12 dé- cembre, les membres de la paroisse ont exprimé un oui unanime en faveur de la poursuite de cette histoire. Lors du transfert de la ville de Moutier dans le canton du Jura, il est donc prévu de créer une paroisse transfrontalière composée des actuelles communes municipales. Il s’agit d’appliquer un modèle qui a fait ses preuves sur le territoire des Églises réformées BerneJura-Soleure. De fait, il existe déjà des paroisses transfrontalières entre les cantons de Berne et de Fribourg (Ferenbalm, Chiètres et Morat) ainsi qu’entre les cantons de Berne et de Soleure (Messen et Oberwil b. Büren). Comme l’année précédente, la communication de la CER a constitué un thème important au cours de la période sous revue. Par exemple, la S.à r.l. Médias Réformés sera intégrée au nouveau département de la communication, de même que la forme et le rythme de parution du magazine Réformés devront répondre aux besoins actuels. La fragilité de la situation financière a également suscité de nombreuses discussions. Philippe Kneubühler, présidence Andreas Mosimann, administration Ueli Burkhalter Judith Pörksen Roder Silvano Keller Groupe de contact Soleure Au cours de l’année sous revue, les 29e et 30e réunions du groupe de contact de Soleure ont eu effectivement lieu. Le groupe de contact constitue une importante plate-forme d’échange entre le Conseil synodal et le synode d’arrondissement de Soleure. Barbara Fankhauser a été élue présidente du synode d’arrondissement de Soleure lors de l’assemblée du 7 novembre 2022 des délégués de ce même synode. Elle succède ainsi à Ruedi Köhli au sein du groupe de contact. Ce dernier en faisait partie depuis la 18e réunion, en novembre 2017. À partir de la 12e séance, en novembre 2014, le député au Synode Markus Müller a également participé aux séances en tant que délégué du synode d’arrondissement de Soleure. Il a quitté le groupe de contact au terme de la séance du 3 mai 2023. Ruedi Köhli et Markus Müller ont significativement contribué à ce que le synode d’arrondissement de Soleure et le Conseil synodal approfondissent davantage leur collaboration. Tous deux ont fait preuve d’un engagement sans faille envers le synode d’arrondissement de Soleure et ont contribué à entretenir de bonnes relations avec le Conseil synodal tout au long de ces années. Leurs départs ont été dignement célébrés à l’occasion d’un dîner pris en commun. Lors de sa réunion de mai, le groupe de contact a notamment adapté son règlement interne. En particulier, le premier article concernant la composition a été modifié, de sorte que la délégation du synode d’arrondissement de Soleure compte désormais une personne supplémentaire. Cela permettra à la vice-présidente du synode d’arrondissement de Soleure de participer aux séances dès 2024. Des discussions ont été menées depuis longtemps concernant la prestation de services de communication fournis par les Églises réformées Berne-Jura- Soleure au synode d’arrondissement de Soleure. En 2023, la forme et l’étendue de cette collaboration ont pu être précisées aux niveaux stratégique et opérationnel, permettant ainsi aux deux partenaires concernés d’en tirer profit. Le processus pourra donc être lancé en 2024. Là encore, il s’agit de l’expression d’un partenariat et d’une coopération qui fonctionnent bien. Lors des séances, les sujets relatifs à la gestion des nombreuses sorties d’Église ainsi qu’aux interventions politiques concernant l’assujettissement des personnes morales à l’impôt paroissial ont également été abordés. La situation financière de certaines paroisses est extrêmement tendue et entraînera à plus ou moins long terme la prise de mesures radicales. Il faut entre autres tenter de contre- carrer cette tendance par des mesures de communication. En effet, nombreuses sont les personnes qui ignorent encore tout des activités des Églises. Renate Grunder, présidence Andreas Mosimann, administration Judith Pörksen Roder Sabine Anderegg Barbara Fankhauser Markus Müller (jusqu’au 3 mai 2023) Dorothea Neubert BEA 2023 : présentation du chantier de la collégiale. Délégations Délégations
16 17 de manière intangible à la nature humaine ? Face aux bouleversements technologiques annoncés, que faire pour sauvegarder la dignité inaliénable que Dieu nous a confiée ? L’Église, avec tout son savoir et toute son expérience sur notre conception de l’être humain, sur la construction de relations et sur la Création, peut offrir de précieux repères pour aborder ces problématiques et d’autres questions fondamentales de la société. Mais pour que cela soit perçu, il faut que l’Église reste reconnaissable en tant que telle par la population. Deux ouvrages parus en 2023 avec le soutien de la chancellerie ont contribué à améliorer cette visibilité des Églises réformées Berne-Jura-Soleure : le Rapport de la Décennie 2011-2020 et le Compte rendu sur les prestations d’intérêt général 2020-2021. Ces deux publications montrent clairement ce pour quoi notre Église s’engage et toute l’étendue de son action dans la société. Outre la collaboration à ces rapports, la chancellerie de l’Église s’est beaucoup investie en 2023, notamment dans la réorganisation des services généraux de l’Église. Ce projet entend fixer le futur cadre organisationnel de manière que notre Église puisse assumer au mieux sa mission dans un environnement social en rapide mutation. L’avenir des réformés ? Ce n’est pas une complainte déprimante, mais au contraire une musique lumineuse et porteuse d’espérance. Nous pouvons faire confiance aux nouvelles voies sur lesquelles Dieu nous a envoyés : « L’avenir est son pays. »* * Psautier réformé alémanique RG 843, 3 L’avenir des Réformés : tel est le titre d’une étude publiée en 2011 qui s’est penchée sur la façon dont divers changements sociaux agissant en profondeur – les macrotendances – influencent notre Église. Ses auteurs, Jörg Stolz et Edmée Ballif, y font ressortir les mots-clés « plus petites », « plus pauvres », « plus âgées ». Rétrospectivement, force est de reconnaître que l’analyse de ces scientifiques n’était pas entièrement fausse. Par exemple, la sécularisation et son corollaire, les sorties de l’Église, sont des phénomènes incontestables, tout comme la douloureuse perte des jeunes générations. Ces mots-clés résonnent comme une triade déprimante dans le paysage des Églises : n’est-ce pas peine perdue de vouloir poursuivre notre mission au cœur de la société, alors que les grands changements sociaux vont « à l’encontre de l’Église » ? Ne sommes-nous pas condamnés, en tant qu’Église nationale, à voir bientôt disparaître notre place dans la société ? Il me semble cependant que nous ne devrions pas perdre de vue que les évolutions sociales n’ont pas seulement pour effet de mettre l’Église sous pression. Au contraire : elles lui offrent aussi de nouvelles opportunités. Une Église réformée qui, en tant que telle, se conçoit comme une communauté de discussion ouverte, démocratique et encourageant la pensée critique, peut et devrait résolument faire contrepoint à la polarisation sociale et au repli dans des bulles d’opinion hermétiques. Nous vivons même une époque où la vieille question de l’essence de l’être humain redevient d’une actualité brûlante. Par exemple, si l’intelligence artificielle et la robotique devaient revendiquer une conscience, comment expliquer que nous n’avons pas affaire pour autant à un être animé de la Création ? Qu’est-ce qui appartient L’avenir des réformés ? Les changements sociaux peuvent mettre l’Église sous pression, mais ne mènent pas forcément à un avenir sombre. Un appel à saisir avec confiance les opportunités que notre temps nous réserve. Christian Tappenbeck chancelier de l’Église L’une des principales tâches du service juridique consiste à soutenir les services généraux de l’Église. Il accompagne notamment des projets législatifs, examine des contrats, ou encore analyse des statuts d’associations. Le service juridique apporte en outre une aide aux arrondissements ecclésiastiques. Depuis la réforme de ces derniers, plus de dix ans se sont écoulés, ce qui a amené quelques-uns d’entre eux à demander un soutien pour l’adaptation de leurs règlements d’organisation. Le service juridique en a profité pour vérifier si d’autres adaptations réglementaires s’avéraient nécessaires en raison des modifications du droit cantonal et du droit des Églises nationales. Une grande partie des consultations du service juridique portent sur le droit du personnel. Elles s’adressent aussi bien aux services généraux de l’Église qu’aux paroisses. La procédure de résiliation des rapports de travail n’est pas seulement complexe, elle demande aussi beaucoup de temps. C’est pourquoi le Synode a décidé en été 2022 d’attribuer un poste supplémentaire à 80 % au service juridique. Le nouveau poste a pu être confié à une avocate compétente et expérimentée, ce qui n’allait pas de soi au vu de la pénurie de personnel qualifié. La nécessité de ces pour cent de poste supplémentaires s’est confirmée durant l’année sous revue, le service juridique ayant pu fournir ainsi une aide à différentes paroisses devant résilier des rapports de travail. Elles sont toujours très reconnaissantes pour ce soutien. Le service juridique a été souvent confronté à des questions relatives à la nouvelle loi sur la protection des données, entrée en vigueur le 1er septembre 2023 au niveau fédéral. Cette loi ne s’applique qu’aux organes de la Confédération ainsi qu’aux particuliers, lesquels incluent aussi, entre autres, les associations. En revanche, elle ne concerne en principe pas les paroisses. Celles-ci sont soumises aux lois cantonales respectives régissant la protection des données. Dans les cantons de Berne et Soleure, ces lois sont en train d’être révisées. Dans celui du Jura, la révision partielle de la convention intercantonale est déjà entrée en vigueur au 1er octobre 2022. Service juridique Andreas Mosimann responsable du service Chancelier Christian R. Tappenbeck Service de la chancellerie Jan Gnägi, responsable Carmen Binggeli Käthy Buntschu (jusqu’au 28 février) Manuel Gloor (à partir du 1er février) Marlene Hadorn (jusqu’au 30 avril) Christine Rothenbühler (à partir du 1er novembre) Barbara Trachsel Kirsten Kunkel, délégation Compte rendu & information (jusqu’au 28 février) Mathias Tanner, délégation Compte rendu & information Service de la communication Markus Dütschler, Corine von Wartburg, coresponsables Iris Diem (jusqu’au 30 novembre) Karin Freiburghaus Heidi Hänni (jusqu’au 30 avril) Lorraine Krebs (à partir du 24 mars) Monika Leutenegger (à partir du 1er septembre) Isabelle Not (à partir du 1er août) Rebekka Nüesch (à partir du 24 mars) Raphael Petit (à partir du 1er juillet) Service juridique Andreas Mosimann, responsable Roger Juillerat Ursula Lippuner (à partir du 1er janvier) Delia Sauer Nicole Schrepfer Ursula Sutter-Schärer Service de traduction et communication francophone Matthias Siegfried, responsable Anne Berlincourt Nadya Rohrbach Nathalie Ogi, rédactrice ENSEMBLE Réorganisation Florian Möri Chancellerie Chancellerie de l’Église Chancellerie de l’Église
18 19 La tendance à l’augmentation du volume de travail du service de traduction s’est encore renforcée, notamment en raison de gros mandats extraordinaires. Il s’agit notamment du Rapport de la Décennie, qui a été publié cette fois-ci sous forme de livre avec de nombreuses photos et textes, mais dont seuls les articles de fond ont été traduits en français. La question du bilinguisme devra faire l’objet d’une attention accrue à l’avenir. La traduction du Compte rendu sur les prestations d’intérêt général 2020-2021 qui a été remis pour la première fois au canton de Berne a constitué un défi de taille que le service a su relever grâce au grand engagement de son équipe interne et des traductrices et traducteurs externes. Mentionnons encore deux brochures liturgiques du secteur Théologie qu’il a fallu traduire ou actualiser : Célébrer dans la joie et Célébrer en toute simplicité. Le secteur ŒTN-Migration a chargé le service de traduire la brochure Foi chrétienne et pluralité du point de vue réformé, rédigée sur mandat du Conseil synodal. La réorganisation des services généraux, la nouvelle attribution des postes pastoraux ainsi que la traduction de contenus pour les médias sociaux – ce dernier point correspondant à la volonté affichée du Conseil synodal de développer les canaux numériques – ont aussi mobilisé le service de traduction. Le responsable de la communication francophone a participé aux rencontres de la Plate-forme des spécialistes information et communication (PSIC) et du projet Infocom, ainsi qu’à une réunion convoquée par l’EERS avec les responsables de la communication des Églises réformées romandes, des œuvres d’entraide et des journalistes responsables de la couverture des sujets religieux. Les thèmes centraux discutés lors de ces rencontres étaient le développement d’une future stratégie de communication commune pour les Églises protestantes romandes, l’avenir du magazine Réformés ainsi que l’échange d’informations sur des thèmes d’actualité. La réorganisation du service de la communication va de l’avant. Depuis le 1er mai, il est sous la responsabilité conjointe de Corine von Wartburg et Markus Dütschler. Durant la phase de transformation, Ralph Kreuzer, ancien responsable de la communication, a accompagné sporadiquement l’équipe de direction. Ce mandat s’est achevé à la fin de l’année. Par ailleurs, le Conseil synodal a ap- prouvé une stratégie de communi- cation qui confie à ce service un rôle de premier plan dans la communication de la Maison de l’Église. À l’avenir, les contenus seront élaborés de manière centralisée et diffusés sur différents canaux sous une forme appropriée, que ce soit sur différents canaux en ligne, comme imprimés ou sur le nouveau site web. Ce dernier constitue un élément important dans la nouvelle communication. Les exigences relatives à sa réalisation ont été élaborées jusqu’à la fin de l’année, le mandat sera attribué au printemps 2024. Depuis le 1er septembre, la nouvelle équipe de chargées et chargés de la communication est au complet. Deux collaboratrices et un collaborateur disposant d’une formation et d’une expérience professionnelle adéquates se partagent 200 % de poste. Ils travaillent de manière autonome, en concertation avec les coresponsables, dans les domaines de la communication interne, des médias sociaux et du site web. Au même moment, une collaboratrice assurant un rôle de Service de la communication Corine von Wartburg, Markus Dütschler coresponsables du service coordination et de relais est entrée en fonction au secrétariat du service de la communication. Un projet de refonte du magazine ENSEMBLE des personnes actives en Église a été reporté. Il est prévu de le lancer au cours de l’année 2024 en tenant compte de la stratégie générale. Ainsi, ce produit imprimé paraissant quatre fois par an pourra assumer son futur rôle d’élément entièrement intégré et coordonné avec les autres canaux. Jusque-là, la publication reste dans les mains d’Adrian Hauser. Avec son équipe désormais au complet, le service de la communication œuvre intensivement à la mise en place progressive de la communication intégrée, en collaboration avec tous les secteurs de la Maison de l’Église. Service de traduction et de la communication francophone Matthias Siegfried responsable du service Annette Geissbühler cheffe du département Services centraux Regarder en arrière, regarder de près et anticiper Dans le cadre du projet de réorganisation, il a parfois fallu faire un pas en arrière ou prendre du recul pour reprendre le fil conducteur et continuer à le tisser. Le Conseil synodal a pris des décisions stratégiques en organisant des sessions extraordinaires et des retraites qui tiennent compte des besoins croissants des différents groupes d’intérêts vis-à-vis des services géné- raux de l’Église. Un modèle d’organisation a ainsi été mis au point, dont la structure permettra à l’avenir une plus grande agilité, tout en garantissant la stabilité nécessaire. Les changements dans l’organisation affectent aussi les personnes qui vont les mettre en œuvre. Certaines ne se retrouveront plus à leur place habituelle, seront confrontées à des changements dans leurs tâches ou devront s’adapter à une nouvelle équipe. En ce qui concerne les Services centraux, leur emplacement futur n’engendra pas un bouleversement profond. En revanche, la structure des comptes annuels, du budget et du plan financier sera modifiée afin de tenir compte de l’« agilité » souhaitée dans les services généraux de l’Église et de répondre aux besoins de l’organisation sur le plan global. Le dernier mot pour la mise en œuvre de la nouvelle structure revient au Synode. Le Compte rendu sur les prestations d’intérêt général à l’attention du canton a été un point fort de l’année sous revue. Son élaboration a représenté un travail important pour les Services centraux, notamment pour la partie quantitative. Il a fallu recueillir les données, aider les paroisses à les collecter et, enfin, tout intégrer correctement dans le système. Le canton a salué l’immense travail accompli et n’a pas demandé d’adaptation. Ce rapport constitue la base des négociations déjà entamées au cours de l’année sous revue avec le canton, en vue de la subvention pour les années 2026 à 2031, conformément à la loi sur les Églises nationales. Les Services centraux sont responsables de la mise en œuvre des nouvelles valeurs des logements de fonction vis-à-vis des paroisses propriétaires de cures. Ces valeurs s’appuient sur les données fournies par l’Intendance cantonale des impôts à la suite de la réévaluation générale des biens immobiliers de 2020. Par conséquent, les valeurs des logements de fonction ont connu une augmentation significative dans la plupart des sites puisqu’elles n’avaient pas été adaptées depuis 1999. Le Conseil synodal a décidé d’appliquer de manière échelonnée sur trois ans les augmentations de plus de 20 % par rapport aux années précédentes. Dans la plupart des situations, les cas nécessitant une intervention ont pu être résolus en faveur du corps pastoral, en prenant en compte dans le calcul un éventuel réexamen des locaux. Un groupe de travail est en train d’adapter les taux pour les suppléances aux exigences actuelles des pasteures et pasteurs suppléants. Ceux-ci sont restés inchangés depuis plus de 10 ans. L’entrée en vigueur de l’ordonnance révisée est prévue encore pour l’année 2024. Entre-temps, j’ai également repris les derniers mandats supplémentaires externes de mon prédécesseur, Roland Stach : je suis désormais également membre du comité de la KIKO (Conférence des Églises de Suisse alémanique) et déléguée auprès de l’EERS (Église évangélique réformée Une première année de mandat complète, marquée par divers dossiers d’une grande portée pour l’avenir des Églises réformées Berne-Jura-Soleure. de Suisse). Par ailleurs, j’ai été élue à la commission d’examen de gestion de Mission 21. Ces nouvelles représentations élargissent mon horizon au niveau national, voire international, et rendent mon activité de conseillère synodale encore plus intéressante. Département Services centraux Chancellerie de l’Église
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